Mesdames,
Eh oui, je m'adresse à vous, Mesdames, car l'homme et père que je suis s'est trouvé aussi gêné en poussant la porte de votre site Internet ABCD de l'Égalité que s'il avait pénétré par effraction dans quelque boudoir de dames patronnesses des siècles anciens.
Comment pouvez-vous m'expliquer ce mystère d'un programme pédagogique à vocation nationale consacré à l'égalité fille-garçon qui semble exclure les hommes de la conception des outils de formation et des outils pédagogiques ? Sept vidéos de conférence, sept femmes, fort brillantes au demeurant, mais un conférencier brillant, un seul, un alibi était donc introuvable ? Les outils pédagogiques tous signés par des femmes, sauf un cosigné en second par un homme dont on sent bien qu'il ne pèse pas lourd face à l'auteur principal, agrégée. Si d'autres hommes ont participé, en faisant les photocopies ou le café, ils n'étaient visiblement pas dignes de signer.
Comment pouvez-vous m'expliquer que les outils pédagogiques portent principalement sur la représentation féminine, accessoirement sur les rapports fille-garçon, mais jamais sur la représentation masculine ? N'avez-vous pas l'intuition que ce serait aussi une partie du problème et de la solution ?
J'ai voulu connaître le programme ABCD de l'Égalité pour répondre en connaissance de cause aux abrutis qui diffusent les rumeurs que je devinais idiotes et qui le sont évidemment, mais j'en ressors atterré : la démarche est d'un sexisme que des hommes n'oseraient plus afficher aussi crânement ! Je voulais défendre le programme, il est indéfendable tant il est univoque et d'une partialité lénifiante toute maternelle.
Vous me répondrez qu'homme ou femme, notre réflexion rationnelle peut se dégager de nos identités sexuelles, j'en doute mais admettons. Je vous demande alors sur quelle planète déshéritée vous vivez puisqu'il ne s'y trouve pas un seul homme ! À moins que le fait que vous ne soyez qu'entre femmes ne résulte que d'une incroyable coïncidence ; ce serait pas de chance !
Je ne parviens pas à comprendre comment un tel aréopage d'intelligences respectables mais légèrement égocentrées n'a pas vu à quel point le sexisme hémiplégique de la démarche était sot. Voilà le mot le plus poli qui me vient à l'évidence en lisant les documents : c'est sot, ni méchant, ni pervers, juste sot. Comme l'eût été le même travail sur le même sujet traité par des hommes entre eux.
Rassurez-moi : n'est-ce pas que vous auriez trouvé ridicule et agaçant un projet pédagogique sur l'égalité homme-femme réalisé exclusivement par des hommes ? Vous auriez eu raison !
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