Lors des micro-trottoirs réalisés aux abords des meetings de Macron, les motivations des spectateurs font peine à voir. « Parce qu’il est jeune », disent certains. « Il est mignon... » « Il est nouveau... » Pourquoi pas : "Il a un beau costume » ? Un interviewé a trouvé le Graal : « Parce qu’il n’est soutenu par aucun parti politique. » Est-ce à dire qu’un candidat soutenu par un club de ping-pong avait toutes les chances d’obtenir sa voix ?

En vérité, Patrick Buisson nous le dit : "Le vote Macron est un simple désir d’appartenance sociale. Faire partie des vainqueurs." Le profil du candidat réunit toutes les conditions pour séduire les masses indécises : jeune, ni pour ni contre, pseudo-moderne, discours creux prononcé avec enthousiasme… Le mouton accourt. Au premier rang. Derrière, d’autres le rejoignent. Le phénomène est enclenché. Le besoin « d’en être » est satisfait à peu de frais.

À l’attention de ceux qui ne seraient pas encore convaincus par cette analyse, quelques supporters du candidat-cornichon ont réalisé un clip musical qui a le mérite de ne dissimuler en rien la vacuité de la démarche. Un sommet de niaiserie gênante qu’il convient de décrire au préalable afin que les spectateurs potentiels ne soient pas trop secoués par son visionnage.

Voilà la scène : deux jeunes filles très agitées (car elles sont dynamiques) sont dans une voiture et se mettent à chanter en play-back une sorte de chanson dont les paroles expliquent à quel point il est réjouissant d’être en marche. Bien qu’elles roulent, mais peu importe. Puis un troisième larron les rejoint, puis encore deux autres, et tous sont extrêmement contents d’être en marche alors que, dans l’habitacle, l’oxygène doit commencer à se raréfier… Dans les cerveaux aussi, mais cette donnée est la condition de base pour monter dans la voiture. Certificat médical exigé.

Parler de ce clip sans citer les paroles de la chanson serait gâcher la marchandise : "Oui en marche, ça marche pour moi et toi. Comment ça marche ?" Nous sommes au bord de l’aveu, mais non… La solution arrive : "Viens prendre le train en marche." L’affaire se corse. En marche dans une voiture, mais il faut les rejoindre dans un train… Peut-être roulent-elles vers la gare ? Nous attendons la suite avec anxiété… "Car toi et moi, ensemble, ça marche pour nous..." La situation s’enlise. "Ensemble, on marche, ça marche, car tous ensemble, on rêve en marche..." Les somnambules aussi sont avec Macron.

Puis quelques mots choisis au hasard dans le dictionnaire : Travail, liberté, égalité, ouverture, fraternité... Marabout, bout de ficelle, selle de cheval… Et retour au début du texte… Dans la voiture, l’enthousiasme est à son comble, la conductrice tombe dans les bras d’un passager, d’autres mangent la moquette… Le clip se termine avant que l’affaire tourne mal. Par la suite, tous sont allés consulter un « enmarchologue » pour tenter de sortir de là, mais fiers, tout de même, d’avoir réalisé une magnifique promo anti-Macron. À diffuser de toutes parts !

https://www.youtube.com/watch?v=Ucg7aSMZfR4

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13 avril 2017 à 16:14

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