Elle n'est pas la moins sincère des carriéristes de gauche et on pourrait la créditer d'honnêteté intellectuelle si son jugement n'était altéré par des a priori idéologiques. Quand Clémentine Autain organise, à l'Assemblée nationale, une rencontre avec le collectif Familles unies, fondé en 2017 pour soutenir les familles touchées par la radicalisation islamiste, on est obligé de se poser des questions sur ses motivations et ses intentions.

Ce député de La France insoumise rencontrera donc, prochainement, le collectif Familles unies. Ne nous méprenons pas : il ne s'agit pas de mener une croisade pour défendre la famille – pas la famille traditionnelle, en tout cas – mais de préserver l'unité des familles de djihadistes partis combattre en Syrie et en Irak aux côtés de l'État islamique.

« Le point commun de tous les parents », peut-on lire sur le site du collectif, "est qu’ils sont tous victimes d’une idéologie mortifère, qui a entraîné leurs enfants dans une zone de guerre, pour les sacrifier en première ligne, au nom de cette idéologie". Un objectif apparemment louable. Ils ont décidé de se réunir « en un collectif laïc et républicain, respectueux des différences philosophiques, politiques et religieuses ». Un lieu de rencontre et d'entraide ?

On peut comprendre que des familles françaises, consternées de voir leurs enfants rejoindre les combattants islamiques, éprouvent le besoin d'évoquer entre elles leur situation. Ne serait-ce que pour confronter les conditions de leur départ et en tirer des leçons afin que de tels faits ne se renouvellent pas. Mais la réunion organisée à l'Assemblée n'est pas une rencontre destinée à se soutenir ou à prévenir. Il s'agit "[d'échanger] avec des parents de jeunes partis faire le djihad", de s'entretenir du sort des enfants de djihadistes et d'étudier, au-delà des "non-dits et négociations secrètes", quelles actions pourraient être menées pour le retour de ces enfants.

On ne peut reprocher à ce collectif de se préoccuper de l'avenir d'enfants dont les parents risquent d'être condamnés à mort. Mais la lecture de ses communiqués montre que leur attention ne se limite pas aux enfants innocents, emmenés de force ou nés sur place. Ainsi, dans un communiqué du 26 décembre 2018, sous le titre "Les Français détenus dans les camps et les prisons en Syrie vont-il être livrés à Assad ?", il réclame « le rapatriement immédiat des enfants et des ressortissants français détenus en Syrie ».

S'il insiste sur la souffrance des enfants, il estime que ce sont tous les djihadistes français et leurs familles, « en danger de mort », qui doivent être rapatriés d'urgence. Les adultes prisonniers, « aussi coupables soient-ils », doivent être jugés dans des "procès équitables".

En appuyant une telle démarche, Clémentine Autain fait-elle preuve d'un angélisme irresponsable ou confirme-t-elle les soupçons d'islamo-gauchisme portés contre une partie de l'extrême gauche ?

Le gouvernement a l'obligation morale de se soucier du sort des enfants. S'ils reviennent en France, il doit préparer sérieusement leur réinsertion, qui sera difficile après les traumatismes et les endoctrinements qu'ils ont subis. Quant aux djihadistes, hommes et femmes, s'il ne faut pas répondre à la barbarie par la barbarie, son premier devoir est de protéger l'ensemble des Français du danger que représenterait leur retour.

C'en est assez de s'apitoyer sur des criminels qui ont choisi de trahir la France et de la combattre ! D'autant plus que la plupart sont des fanatiques, des jusqu'au-boutistes qui n'ont aucune intention de se repentir.

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13 mars 2019 à 16:24

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