La plate-forme Disney+ de streaming a annoncé qu’elle allait supprimer du profil « enfant » trois dessins animés parmi les plus célèbres : Peter Pan, La Belle et le Clochard et Les Aristochats en raison de clichés jugés « racistes », relate Le Point.

Un avertissement précéderait même le visionnage de ces films au lancement depuis les profils adultes ! À quand un avertissement « interdit aux moins de 12 ans » pour Les Aristochats ? On croit rêver.

Un nouveau pas vient d’être franchi dans la censure des grands classiques à destination des enfants. La plate-forme avait déjà introduit des mentions sur certains films, jugés « culturellement démodés » ou contenant des références « stéréotypées ». On attend maintenant que Disney+ retire La Belle au bois dormant ou Cendrillon pour leurs scènes à caractère homophobe : quoi de plus discriminant, en effet, que de représenter l’histoire d’amour d’un homme et d’une femme à l’écran ?

N’est-ce pas, également, une offense faite aux personnes souffrant de troubles de l’identité sexuelle que de voir des femmes féminines et des hommes virils ? N’est-ce pas, ainsi, nier le droit de ces personnes à réclamer une représentation qui leur corresponde, par exemple de porter à l’écran un agenre qui se marie avec une femme fluide ?

Au nom de l’égalité, il faudrait pouvoir alerter les jeunes consciences des ravages possibles des odieux stéréotypes que représente l’histoire de la Princesse et du Prince charmant, qui fait rêver toutes les petites filles et nourrit la quête la plus belle du cœur humain ! Au nom de l’égalité, au nom de la lutte contre tous les « stéréotypes », détricotons l’imaginaire infantile, saccageons les rêves des enfants ! Et plaçons-les volontairement dans un monde d’adultes névrosés, revisité à l’aune de leur narcissisme et de leurs fantasmes déstructurés.

On s’étonne que personne, depuis des siècles, n’ait jamais songé à demander la mise à l’index de Peau d’âne, qui met en scène une tentation incestueuse, du Petit Poucet, qui montre un abandon d’enfants ainsi qu’une représentation terrifiante des pulsions cannibales de l’ogre. Car il est bien question, ici, de maltraitance psychologique et sexuelle sur des enfants ! Mais, curieusement, les censeurs s’intéressent plus au « racisme culturel », ou supposé tel.

Bruno Bettelheim a montré, dans La Psychanalyse des contes de fées, que ces récits mettent en scène une grande partie des conflits qui se jouent dans l’inconscient humain, en leur donnant une porte de sortie qui permette de dépasser le conflit et préserver l’intégrité du sujet (du personnage principal) : ce sont les vertus héroïques, la bonté, la noblesse d’âme, la justice et l’amour qui triomphent contre toutes les forces de mort.

Le fait de vouloir mettre à l’index des œuvres telles que Les Aristochats, Peter Pan ou La Belle et le Clochard est le signe inquiétant d’une censure qui aura pour seule répercussion, au nom d’une lutte politique et pseudo-stéréotypes, de tuer l’imaginaire, la poésie, les rêves et l’innocence des enfants. Et ce, dans le but d’instaurer de nouveaux modes de représentation marqués par la désillusion, la perte de sens et le désespoir des adultes du monde « moderne ».

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22 janvier 2021 à 10:51

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