L'assassin présumé, Emmanuel Abayisenga, ressortissant rwandais, s'est rendu de lui-même à la brigade de gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre, en milieu de matinée, pour avouer avoir tué un ecclésiastique. Le père Olivier Maire, 60 ans, supérieur des montfortains, retrouvé mort, ce lundi 9 août, à Saint-Laurent-sur-Sèvre, au sein même des locaux de la communauté des frères missionnaires montfortains, avait accueilli chez lui son agresseur. D'origine rwandaise, Emmanuel Abayisenga avait été placé sous contrôle judiciaire depuis l'incendie de la cathédrale de Nantes en juillet 2020.

Il avait été mis en examen, incarcéré plusieurs mois puis « remis en liberté sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès », selon Ouest-France.

Notre-Dame de l'Assomption à Nice, Saint-Étienne du Rouvray, Saint-Laurent-sur-Sèvre. La liste des victimes de la barbarie s'allonge tragiquement. Et nul ne peut s'y résoudre. Une fois encore, un chrétien est massacré par un migrant, un sans papiers ou un individu sous contrôle judiciaire, mais ayant visiblement échappé à tous les radars.

Cette fois-ci, le caractère absolument tragique de la situation tient au fait que le prêtre assassiné hébergeait son assassin présumé chez lui. Le père Olivier Maire serait donc doublement victime. Victime d'un assassinat odieux et victime de la charité évangélique exercée à l'égard de son agresseur. L'évêque de Luçon, Mgr Jacolin, affirme dans son communiqué que "le Père Olivier Maire est mort victime de sa générosité, en martyr de la charité". Il nous appartient de mesurer que cet acte de charité l'a engagé jusqu'au sacrifice de sa vie. Par ce geste, il a élevé l'Évangile à sa limite ultime, à sa nudité la plus totale : celle qui s'expose totalement, jusqu'au sacrifice de soi.

D'un point de vue politique, cet assassinat met en lumière l'extrême vulnérabilité des prêtres, mais aussi de chaque chrétien, face à la menace criminelle ou terroriste. Notre-Dame de Nice a payé un lourd tribut à la liberté de culte, dans une société qui, impuissante à contrôler, expulser et punir les individus radicalisés, s'avoue impuissante à protéger suffisamment les lieux de culte et les communautés chrétiennes. Ce registre appartient à l'État.

Tragique concordance des faits : c'est au moment où le Conseil constitutionnel a approuvé l'extension du passe sanitaire obligatoire que l'on se souvient que ce même Conseil constitutionnel avait refusé, l'été dernier, le port du bracelet électronique ou le pointage au commissariat de police pour les terroristes ayant définitivement purgé leur peine. Les Français jugeront.

Il n'est plus de liberté de circuler en France, mais par contre, il est toujours la liberté de tuer.

 

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09 août 2021 à 20:13

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