Je l’avoue, mon tempérament masochiste me pousse, à l’occasion, à écouter France Culture, le dimanche matin, en me rasant. L’émission appelée « Esprit du service public » voulait répondre, ce matin, à la térébrante question qui tient les Français en haleine : comment, aux USA, le parti démocrate peut-il empêcher les « quatre ans de malheur » supplémentaires pour « la planète » que constituerait la réélection de Trump, cet automne ?

Petite mesquinerie du stade infantile du journalisme, le « u » de Trump sera prononcé par l’un des interchangeables comme dans « turlututu », alors que Warren ou Biden le seront avec le plus pur accent bostonien. C’est qu’on en a des bonnes vannes récurrentes, dans le service public !

Mais après les premières primaires, ces deux-là semblent déjà dans les choux, car un gay de 38 ans, qui coche toutes les cases du politiquement correct, émerge dans le peloton de tête : Pete Buttigieg, que la presse appelle déjà « le Macron américain ». C’est de bon augure !

Je ne vous fais pas languir plus longtemps et vous « spoile » tout de suite le pitch de France Culture : après avoir élu le premier président noir, puis le premier président à cheveux orange (ce niais qui avait collé aux préoccupations populistes des « petits Blancs »), les Américains doivent maintenant absolument élire leur premier président en déambulateur : Sanders, 78 ans.

Car son programme a tout pour séduire les journalistes-fonctionnaires du service public :
SMIC, fiscalisme, santé et université gratuites… À peu près tout ce qui plombe la France depuis des décennies. Mais France Culture nous rassure, « ce n’est pas un idéologue ». Une telle idée ne nous avait même pas effleurés…

Ce que les médias subventionnés ne vous diront pas, c’est qu’il y avait aussi des primaires au New Hampshire, côté républicains, certes moins médiatiques puisque Trump n’y avait pas d’opposant crédible, et où il a recueilli 124.000 voix. La belle affaire, direz-vous, mais ce qui est instructif, c’est, pour chaque camp, l’historique des chiffres, dans les conditions similaires, d’un président se présentant devant les siens pour un second mandat, au bout de quatre ans :

- 1996, Clinton : 77.000 voix ;
- 2004, Bush : 54.000 voix ;
- 2012, Obama : 49.000 voix ;
- 2020, Trump : 124.000 voix, record historique.

Cela veut dire qu’une masse d’électeurs du « marais », peu politisés, qui n’ont pas l’habitude de se déranger pour les primaires, ont cette fois-ci pris leur pick-up, un mardi, pour aller soutenir celui que notre radio de service public qualifie très diplomatiquement de président « blanc raciste ouvert et avéré » et qui, au surplus, ne courait aucun risque d’être battu.

Si ça n’est pas un signe…

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17 février 2020 à 15:14

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