Ces écolos qui ne veulent pas d’enfants pour « sauver la planète »

no child

« J’ai décidé de ne pas avoir d’enfant » : sur le plateau de « C politique » (France 5), Sereb, militant écologiste « inquiet de l’impact environnemental d’une procréation », justifie sa vasectomie (méthode de stérilisation masculine). Comme lui, de nombreux chantres de l’écologie radicale et de la décroissance réclament une réduction démographique alors que le cap des huit milliards d’êtres humains vient d’être franchi ce 15 novembre.

 

Avoir un enfant de moins

Pour sauver la planète, arrêtez de concevoir des enfants. Le débat ne date pas d’hier, mais chaque occasion est bonne pour le relancer. Ainsi, le 9 novembre dernier, à quelques jours du cap des huit milliards d’êtres humains, une poignée de climatologues, planétologues et autres spécialistes en tout genre publiaient une tribune aux accents malthusiens, dans les pages du Monde. Selon eux, « un facteur majeur du réchauffement climatique est incontestablement le nombre d’êtres humains ». Ces militants éco-anxieux préconisent donc de « réviser à la baisse la politique nataliste » française pour « atteindre une "sobriété démographique" ». De tels propos alarmistes font écho à un schéma polémique, publié par l’AFP en octobre 2018. Étude « scientifique » à l’appui, ces journalistes nous apprenaient que pour réduire son empreinte carbone, changer ses ampoules, recycler ses déchets et abandonner sa voiture à essence ne suffisent plus. Il faudra désormais « avoir un enfant de moins ». Selon cette étude, un enfant émettrait dès sa naissance 60 tonnes équivalent gaz carbonique, soit bien plus qu’un vol transatlantique !

Malgré la polémique, ces néo-malthusiens reviennent à la charge régulièrement et médiatisent leur refus de fonder une famille pour « sauver la planète ». Loin de toucher une infime minorité de militants radicaux, cette tendance GINK (green inclined, no kids – « écologistes, pas d’enfants ») s’étend d’année en année auprès de la jeune génération. D’après un sondage IFOP, réalisé pour le magazine Elle au mois de septembre 2022, près d’un tiers des femmes en âge de procréer refusent ainsi d’avoir un enfant. Dans 39 % des cas, ce non-désir d’enfant est motivé par la crise environnementale et climatique. Déjà en 2020, une enquête menée par Arte dévoilait que pour 70 % des femmes, concevoir un enfant posait un cas de conscience.

Soutenus par cette mouvance biberonnée aux discours de Greta Thunberg, certains n’hésitent donc plus à proposer un « permis de procréer ». Antoine Bueno, essayiste qui considère les familles nombreuses comme une « inconscience écologique », suggère de limiter les naissances. Dans la même veine, Yves Cochet, ancien ministre de l’Environnement sous Lionel Jospin, a proposé en 2019, quant à lui, d’inverser la politique familiale en supprimant les allocations familiales à partir du troisième enfant.

Malthus avait tort

Mais – fort heureusement - l’Histoire vient contredire ces oiseaux de mauvais augure qui prédisent la fin du monde sur les plateaux de télévision. « L'épouvantail de la surpopulation, ça fait deux siècles qu'il est agité. Ça fait deux siècles que les malthusiens se plantent », résume Ferghane Azihari, directeur général de l’Académie libre des sciences humaines, sur le plateau de « C politique ». En effet, en 1968, La Bombe « P », de Paul R. Elrich, best-seller des néo-malthusiens, prédit une famine massive à l’aube des années 1980 ainsi que de nombreux autres dérèglements. Force est de constater que ses prédictions ne se sont jamais réalisées… D’autre part, pour Ferghane Azihari, ces néo-malthusiens se trompent dès leur postulat de départ. Selon l’auteur des Écologistes contre la modernité (Presse de la Cité), « il n’y a aucun lien entre démographie et pollution ». C’est davantage le niveau de technologie d’une société qui permet d’expliquer son empreinte carbone. Réduire les naissances serait donc une fausse solution. Au contraire, l’essayiste se réjouit de la croissance démographique qui offre de nombreuses possibilités pour améliorer nos conditions de vie.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

46 commentaires

  1. Si les français et les européens en plus large ne font pas ,d’enfants ,les africaines avec un taux de natalite de 4 voire 6 ou 7 viendront combler ce manque et l ‘Europe perdra son identité par un envahissement de nos villes et nos campagnes.
    La nature à horreur du vide !!!

  2. Restons pragmatiques et ne cédons pas aux idéologies. Le problème fondamental est que la démographie est la cause de la pollution sous toutes ses formes, qui n’en est que la conséquence et il arrrivera bien un moment ou la place sur terre et l’épuisement des ressources seront une réalité. Deux enfants maxi par couples ne semblent pas incompatible avec une vie heureuse. Que faut-il pour cela, un gouvernement mondialiste, je ne le crois pas, il faut garder une diversité de peuple. Autre exigence: que les religions universalistes, d’une autre époque renoncent à leurs ambitions, sont-elles prêtent ?
    Enfin ne confondons pas « écologie » et « réchauffement climatique ». Je n’ai pas encore vu d’écolo m’expliquer pourquoi il y avait un climat tropical sur la plus grande partie de l ‘europe il y a un ou deux millions d’années (voir les fossilles de fougères géantes des mines de charbon du nord) et il y avait des centaines de mêtres d’épaisseurs de glacier au même endroit il y a 50.000 ans, et portant il n’y avait pas d’activités industrielles. !
    Plus prés de nous, le petit âge glacière (XVI et XVIIéme siécle) ou les ciels des tableaux de Turner traduisant un refroisissement non pas en raison de l’activité humaine mais tout simplement d’une éruption volcanique ! Laissons faire la nature, c’est un probléme de climatologie et non de météorologie, dont nos « experts » ont déjà bien du mal dans leurs prévisions

  3. Je n’ai pas lu Malthus mais je pense que la baisse de la natalité est une bonne chose pour la planète . A partir du moment où elle n’est pas rendue obligatoire . par des mesures totalitaires .De plus les gens ont tendance à faire moins d’enfants quand ils vont mieux dans leur vie . Ce qui provoque aujourd’hui la baisse de la population chinoise c’est la hausse de leur niveau de vie .
    De là à s’interdire de faire des enfants pour des raisons idéologique !

  4. Réduire la population française afin de diminuer son impact sur mère nature : un excellent argument pour lutter contre l’invasion migratoire ! Merci les malthusiens !

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