Même Louis Sarkozy, le fils de Nico et Cécilia, n’a pu s’empêcher de réagir au tissu de bêtises proférées par « Big President Macron » dans son tweet sur l’Amazonie, c’est dire…

Il est désormais démontré que la photo illustrant ce tweet date d’au moins 16 ans, puisque le célèbre photographe qui l’a prise est mort en 2003.

Interrogée par L’Obs, Martine Droulers, géographe, chercheuse émérite au CNRS, responsable de l’équipe « Brésil » au Centre de recherche et de documentation sur l’Amérique latine (CREDAL), déclare : « Il y a vingt ans, on observait beaucoup plus de feux qu’aujourd’hui. Vingt mille kilomètres carrés brûlaient en moyenne chaque année... »

Et d’ajouter : « Environ 50 % de la forêt est désormais sous un statut de protection nationale. Cette surface est partagée entre réserves indiennes et écologiques. Donc la moitié de l’Amazonie ne sera pas, ou très peu, sujette à la déforestation. Certains s’y risquent, mais les amendes sont sévères. »

Des photos de la NASA montrent qu’effectivement, les incendies en Amazonie ont diminué de 25 % depuis 2003.

Au surplus, depuis le sommet de Rio, le Brésil est devenu très sensible à la question de la préservation de cet écosystème, et surtout à celle des Amérindiens et des Bushinengés. Notons, à ce propos, que la France n’a pas ratifié la convention 169 de l’Organisation internationale du travail relative aux peuples indigènes et tribaux, afin de reconnaître véritablement le droit des peuples autochtones, ce que le Grand Conseil coutumier des peuples amérindien et bushinengé, qui a la responsabilité de représenter et de défendre les intérêts des peuples amérindien et bushinengé de Guyane, vient de rappeler.

Quant aux chiffres annoncés par Macron, ils sont totalement « farfelus ». Personne ne sait d’où sort ce chiffre de 20 % de la production d’oxygène, alors que la forêt amazonienne ne représente que 10 % de la surface forestière de la planète !

On peut utilement se référer à une interview d'Alain Pavé, professeur émérite à l’université Claude-Bernard Lyon 1, ex-directeur du programme Amazonie du CNRS, parue dans Le Huffington Post. La forêt amazonienne produit-elle 20 % de l’oxygène ? « “C’est très, très optimiste”, s’amuse le chercheur qui se demande où le président [Macron] a bien pu trouver ce chiffre sans fondement scientifique. “Quelques pour cent, peut-être”, estime le scientifique, “mais on est loin des 20 %”. »

Quant à la notion de poumon de la planète : « “Aïe aïe aïe…”, réagit le scientifique devant cette formule qui fait actuellement la une des médias. “J’étais à un sommet de l’ONU sur le climat en 1992, et déjà les scientifiques s’agaçaient de cette expression”, précise-t-il. »

« “Et surtout, le producteur numéro 1 d’oxygène, c’est l’océan”, souligne le professeur. Il fournit à lui seule la majorité de “l’oxygène que nous respirons”. »

Encore, donc, des fadaises et des fariboles montées de toutes pièces pour donner une raison de plus de s’indigner. Et, du coup, d'enflammer la planète avec des propos polémiques.

Mais à force de vouloir nous enfumer sans cesse, on va peut-être finir par croire que Macron n’est qu’un fumiste…

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27 août 2019 à 21:48

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