Face au combat pour la messe, qui se déroule désormais aux portes de nos églises, certains n’aperçoivent pas ce qui est en jeu. Ils croient, à entendre les médias et quelques évêques apeurés par le pouvoir, qu’il ne s’agirait que d’une poignée d’excités inconscients, d’affreux complotistes ou même – si, à Dieu ne plaise, ils sont des fidèles de « Quotidien » – que les jeunes masqués priant le chapelet seraient de dangereux extrémistes qu’il faudrait dénoncer aux forces de l’ordre par dévotion républicaine.

Un peu de théologie est donc nécessaire, à défaut de convictions, de courage ou même d’un sens élémentaire de la justice. Car il s’agit simplement, rappelons-le, de faire entendre aux autorités que la messe dominicale n’est ni plus dangereuse ni moins essentielle que Leroy Merlin, Lidl ou les quais du RER B.

Car la messe est à la fois le cœur, l’origine, le sommet et le but de notre foi. N’en déplaise aux protestants et aux modernistes de tous styles, la foi catholique n’est pas une question de sentiment, de vibrations ou de besoin personnel. Sinon, elle ne serait pas universelle, comme le nom « catholique » le dit pourtant. Aller à la messe ne consiste pas non plus à vivre la communion, le partage ou la fraternité : il y a les matchs de l’équipe de France pour cela. La messe est un acte de culte, public. Elle est un sacrifice offert à Dieu, offert une fois pour toutes par Jésus-Christ prêtre, il y a 2.000 ans : elle est Dieu lui-même qui donne sa vie sur la Croix, pour le salut de tous ceux qui voudront s'y unir. Il s’y déroule donc l’acte le plus saint et vénérable qui ait existé dans l’histoire de l’humanité, comme dans l’histoire personnelle de chaque disciple du Christ : s’il n’y a pas de messe, il n’y a pas de salut, pas de foi, pas de chrétien, pas de Dieu fait homme…

J’avoue que le paragraphe précédent en a sans doute déconcerté plus d’un. Et pas simplement les Yann Barthès ou les ministres ignorants, avec leurs recommandations pathétiques de prier dans son cœur ou par Internet. Beaucoup de cathos bobos ou de cathos mondains, ceux qui aiment les guitares liturgiques et les messes où l’on frappe dans les mains : tous ceux qui ont oublié le sens profond et dramatique du sacrifice de la messe, son caractère salvifique et infiniment sacré, tous ceux-là sont malheureusement incapables de comprendre pourquoi la messe est essentielle pour tout catholique digne de ce nom.

Alors oui, ceux qui ont encore une foi vive et fière, au milieu des ruines, ont raison de se lever encore publiquement, aujourd’hui, pour défendre ce qui, depuis 2.000 ans, est « un scandale pour les faibles et une folie pour les païens » : comme Antigone face au tyran, comme les premiers chrétiens se réunissant dans les catacombes, comme les Vendéens dans les bosquets, comme les prêtres dans les camps de concentration qui, la nuit, récitaient les paroles de la consécration, malgré les dangers et les menaces, pour redonner foi et espérance aux hommes et participer, ainsi, à leur mesure, au salut du monde...

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18 novembre 2020 à 9:53

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