Le 27 juillet, le New York Times publiait un éditorial intitulé "Repeal Prohibition, Again" dans lequel il appelle à la fin de la prohibition du cannabis.
Les bonnes raisons données par le journal sont typiques de notre temps et de la pensée relativiste qui l'imprègne. Tout d'abord, ça rapporte du fric donc, déjà, ça ne peut pas être si mauvais. Et le journal de se lamenter sur les milliards perdus par les États qui les géreraient, probablement, bien mieux que ceux venant de toutes les autres taxes. En effet, le libertaire n'a pas de principes, que des "valeurs". Quelle morale, quel impératif de salubrité publique pourraient dépasser en valeur des milliards de narco-dollars annuels ? Et puis, les consommateurs sont maintenant tellement nombreux, pourquoi placer tous ces gens sous la férule d'une loi réactionnaire ? Morale et salubrité publique étant des notions passéistes et réactionnaires, si un acte illégal est posé par suffisamment de personnes, il devient légitime et la loi n'y doit plus contrevenir.
Remarquons que ce sont les mêmes arguments qu'on nous sert pour justifier l'immigration ou l'AME. Ça a le mérite d'être simple ("gagner de l'argent") et de faire croire que le sens commun est de leur côté ("tout le monde fait ça").
N'oublions pas, bien entendu, l'accusation de "racisme" portée contre la législation antidrogue par cette antienne d'une rare mauvaise foi et ultra-fréquente : la majorité des arrestations se font sur des non-Blancs, l'interdiction est donc raciste. On est en droit de se demander pourquoi, selon le New York Times, le fait d'interdire un acte délictueux est une menace envers les Noirs et Latinos, comme s'ils étaient irrémédiablement prédisposés à en commettre, mais passons...
Bien sûr, finances et paix sociale ne sont pas à négliger mais elles ne justifient en rien ce qui est intrinsèquement mauvais. Certes, la légalisation du cannabis pourrait rapporter de l'argent, mais pour quel coût de santé publique ? Car il faudra bien m'expliquer un jour par quel miracle les études démontrent aujourd'hui que le cannabis, classé il y a encore 20 ans parmi les substances dangereuses pour le cerveau, est devenu un simple petit euphorisant...
Les soldats chinois morts dans le port de Hong Kong pour défendre leur pays contre les marchands d'opium anglais doivent se retourner dans leur tombes. Sauf que là, ce ne sont pas les Chinois qui auront les neurones grillés mais ces mêmes Occidentaux. Ce qu'en Extrême-Orient ils appellent le karma, sans doute...