Le maire écologiste de Bordeaux, Pierre Hurmic, a exposé son programme immobilier : ce sera blocage de l'augmentation des loyers, permis de louer, permis de diviser, contrôle strict du Airbnb et, surtout, une accélération des constructions HLM. Il y a, officiellement, 42.000 demandes de logement « social » en suspens sur la métropole de Bordeaux, pour 92.000 logements publics, sur un total de 400.000 logements. Tout le monde veut son HLM. Le clientélisme bat son plein.

Une fois en place, les bénéficiaires d'un HLM ne lâcheraient pour rien au monde la rente que constitue le fait d'être logé à moitié prix ! Ce qui explique que la mobilité y soit très faible. Des locataires préfèrent rester au chômage plutôt que de lâcher un loyer modéré... nous baignons en plein collectivisme.

Mixité sociale pour tous

Le PLU [plan local d'urbanisme, NDLR] impose aux promoteurs la « mixité sociale ». Comprenez : les promoteurs sont obligés de céder 35 % de leur production aux sociétés HLM. À bas prix et de force. Leurs clients privés, acheteurs de logements, découvrent, à leurs dépens, les conséquences de cette politique. Ils se retrouvent avec des voisins qu'ils n'auraient jamais choisis, et certains vivent un enfer. Après avoir payé le prix fort leur appartement, ils découvrent que leur voisin, lui, est en HLM. Dans notre enquête, nous avons rencontré des retraités qui ont été obligés de revendre le logement qu'ils venaient d'aménager pour se sortir du chaos, des agressions dans les escaliers, des ascenseurs dégradés et des trafics de drogue dans le hall d'entrée... Le promoteur avait respecté la règle des 35 % de HLM. Merci, Juppé ! Le nouveau maire écologiste a repris le flambeau : il fait pareil, mais en pire. L'objectif sera de 1.500 HLM de plus, par an et « en diffus »! Les chiens prédateurs de la Société d'économie mixte de la mairie, « InCité », seront lâchés dans le Bordeaux historique, les expropriations à bas prix vont exploser pour faire de la place à la « collectivisation forcée du logement ».

Le faux miracle

Le montant des loyers sert de prétexte à la collectivisation du logement. Ils sont du double des loyers HLM. Un tour de bonneteau assez scandaleux. Parce que si les loyers HLM sont plus bas, c'est pour des raisons qui devraient conduire ces loyers à être encore plus bas. Les sociétés HLM ne payent presque rien. Elles reçoivent le foncier des collectivités. Elles sont exonérées de droits de mutation, ne payent pas de frais d'hypothèque, empruntent à 0 % pour des durées qui dépassent 50 ans (en fait, elles ne remboursent rien). Elles bénéficient de subventions de 30 à 40 % de l'ANAH [Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat, NDLR], des collectivités... tirent les prix au maximum sur des constructeurs qui emploient une main-d'œuvre immigrée payée au lance-pierre. Sur ces factures s'applique une TVA réduite à 5,5 %, contre 20 %, et elles sont exonérées de l'impôt sur les sociétés, de l'impôt foncier...

Avec tous ces avantages, les loyers HLM devraient être quasiment gratuits. D'où la question logique, Monsieur le maire : où va l'argent ?

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17 mai 2021 à 16:22

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