Bébés non genrés, burkini autorisé : les confusions du « en même temps »

burkini

Rue89, jamais en retard d'un délire made in USA, a découvert, dans le quartier new-yorkais branché de Brooklyn, Bobby et Lesley, prototypes du monde nouveau.

"“C'est une fille ou un garçon ?” À l'interrogation rituelle depuis la naissance de leur premier enfant, ils n'ont cessé d'esquiver : “Sojourner ne nous l'a pas encore dit.” Aux amis insistants du couple – “OK, mais quel est son sexe ?” –, le père a reformulé : “Tu veux dire : qu'y a-t-il entre ses jambes ? En quoi est-ce important ?”"

Le même jour, on apprend, dans Ouest-France, que des Rennais "ont été étonnés, lundi dernier, de voir une femme nager en burkini à la piscine", et que "ce maillot de bain intégral […] est accepté dans les piscines de Rennes, dans une logique de fréquentation maximale des piscines".

Ainsi, dans notre monde occidental du « en même temps », on ouvre les piscines aux burkinis réservés à des femmes dûment estampillées comme telles, qui ne sont tolérées par leurs hommes qu'emballées de la tête aux pieds, et on prêche la nécessité d’une confusion totale, sans vêtements, prénoms, coiffures et même goûts sexuels différenciés entre hommes et femmes.

En refusant de voir qu'un juste milieu, une "règle de raison" maintenue contre ces passions contraires, éviterait d'irréparables atteintes au "vivre ensemble".

Car le voile, en apparence anodin, est l'exigence d'un islam rigoriste qui sème la terreur un peu plus chaque jour. Les souffrances des Iraniennes emprisonnées ou la mort de l'Irakienne assassinée pour avoir simplement voulu s'en libérer en témoignent.

Certes, l'impératif d'indifférenciation sexuelle ne tue pas (encore) les contrevenants, mais il compromet gravement l’équilibre des enfants et, surtout, il est in fine la justification suprême de la PMA.

Car les indifférencialistes Bobby et Lesley sont de sexes différents. Mais l’idéal absolu, ce qu'il y a de plus sûr pour que l’expérience de création d'un homme nouveau parfaitement asexué soit complète, c'est que les parents de l'enfant soient deux femmes et l'enfant né d'un donneur inconnu. Aucun préjugé de l’ancien monde ne pourra alors polluer son esprit : il sera inscrit d'office dans le camp du progrès, et la lèpre ne l'atteindra jamais. Car, déjà, il lui sera difficile de savoir qui est maman. C’est Isabelle, qui se maquille et porte de jolies robes ? Ou c’est Aline, qui a choisi d'être enceinte ? Quant à papa… « Et tonton Jean-Louis, c’est pas mon papa ? », demandera l'enfant non encore sexué qui a soif de référents pour faire son choix.
« Non, ton papa est un monsieur très gentil qui accepte de mettre son sperme à la banque pour que les gentilles mamans qui n’aiment que les filles, comme nous, puissent avoir un beau bébé comme toi », dira Isabelle.

Imaginons qu'il dise : "Mais moi, je voudrais bien le rencontrer, le monsieur gentil de la banque… » « Ben non. C'est pas possible. C'est anonyme", dira Aline. Si ça se trouve, il ne s'en consolera pas. Et, du coup, quand ses mamans lui demanderont quel est son "genre", il choisira d’être un homme. Par solidarité avec ce père inconnu. Et parce que, en cachette, avec Chloé, dans les WC non genrés du fond de la cour de l'école, ils ont comparé leurs ventres, qu’il a découvert son « zizi » et qu'il a jugé, lui, que c'était très, très important. Quand il sera grand, il n’ira pas à la banque de sperme. Il épousera Chloé et ils auront des filles habillées en rose et des garçons habillés en bleu.

Et pour les parents 1 et 2 désespérés, il restera toujours le suicide assisté.

Catherine Rouvier
Catherine Rouvier
Docteur d'Etat en droit public, avocat, maitre de conférences des Universités

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