Le 6 septembre, sur l'antenne d'Europe 1, Michel Sapin affirmait que le coût des migrants n'excéderait pas "quelques millions" et que leur accueil ne se ferait au détriment d'aucun autre projet. Médias et ONG lui ont vite emboîté le pas, assurant que le gouvernement éviterait toute "concurrence" entre personnes précaires, et veillerait à traiter équitablement tous les pauvres, sans distinction aucune.
"Français, dormez tranquilles ! La République, mère aimante et impartiale, ne délaissera pas vos pauvres ; elle ne fera que répartir ses moyens entre, d'une part, les 150.000 SDF et les 3,5 millions de mal-logés français et, de l'autre, les 24.000 “réfugiés” (chiffre officiel) qui doivent venir en France dans les deux prochaines années." C'est peu ou prou ce qu'il fallait comprendre des sorties médiatiques et des grand-messes humanistes de ces dernières semaines.
Or, ce mercredi, le gouvernement vient de présenter son budget pour 2016. Passons sur la création de 8.000 postes de fonctionnaires, sur les promesses de croissance économique et de recul du chômage, sur la baisse du budget pour l'écologie, ce, deux mois avant un sommet qu'on présente d'ores et déjà comme "historique", passons aussi sur l'amende de 15 € infligée à ceux qui déclareront leurs revenus sur papier au lieu de se plier au diktat ubuesque du "tout numérique".
Parmi toutes ces mesures, c'est à peine si on remarque celle qui préconise au ministère du Logement d'économiser 225 millions sur les APL. Ces économies sont censées "compenser" les 150 millions dévolus à la construction des HLM (dont on peut deviner aisément qui en profitera) et les 120 millions nécessaires pour "renforcer la capacité d'accueil des réfugiés"… Sur les 6, 5 millions de bénéficiaires de l'allocation, 500.000 ménages devraient être concernés.
Nous aurions aimé voir ces ministres socialistes aller jusqu'au bout de leur logique humaniste : réduire leurs indemnités pour en faire don à des associations dites "caritatives" ou bien mettre une de leurs villas et résidences secondaires à la disposition de ceux dont on nous demande aujourd'hui de financer la présence sur notre sol.
"Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt", trouve-t-on en Matthieu 23:4. Cette affirmation sur les Pharisiens est furieusement d'actualité envers ces prêcheurs d'amour universel et de fraternité qui ordonnent au contribuable de se serrer la ceinture et de vider ses poches, restant eux-mêmes à l'abri de toute contribution solidaire qu'exigerait pourtant leur humanisme.