Au camping, l’échec de la stratégie du passe : une réaction depuis Brégançon ?
À une autre époque, TF1 aurait ouvert son JT avec un Roger Gicquel vous regardant droit dans les yeux : « Vaccins, passe : la France doute. »
Cette vaguelette du doute n'a fait que monter durant la semaine, avec ces études venant des États-Unis assurant que les vaccinés aussi pouvaient être contaminés, contaminants et - horreur - avoir la même charge virale dans le nez qu'un non-vacciné. Le virus n'aurait pas respecté la discrimination voulue par les autorités. Il a recréé son égalité à lui. La vaguelette du doute s'est aussi alimentée des cas spectaculaires de décès ou de myocardites constatés quelques heures après le vaccin chez de jeunes hommes en bonne santé dans le Gard, les Landes et l'Hérault.
La déconvenue est sévère pour ces mêmes autorités nous ayant vendu le vaccin comme l'assurance quasi absolue d'être protégé et non contaminant. Le virus Delta a ainsi fait mentir MM. Blanquer et Castex.
Mais, du coup, c'est la stratégie même du Président Macron reposant sur le passe qui en prend un coup. Ce fameux passe vous donnant quasiment accès à tout, toutes les libertés, tous les lieux de vacances : bars, boîtes, etc. Non seulement elle en prend un coup, mais elle se révèle contre-productive.
Prenez l'exemple du camping, et du célèbre camping de la Dune, sur le bassin d'Arcachon, où est allé enquêter Le Monde. Les équipes médicales de l'hôpital envoyées sur place sont formelles : « Le camping est un lieu stratégique, explique Bérénice Ledain, coordinatrice des opérations de vaccination à l’hôpital d’Arcachon. On sait que ce sont des clusters en puissance avec des personnes qui font les mêmes activités ensemble. » Les campeurs sont aussi des gens très méfiants à l'égard de la vaccination et les doses envoyées ne trouvent pas preneurs. Laurent Filleul, le responsable de Santé publique France interrogé par Le Monde, vit aujourd'hui des moments difficiles alors que le responsable de l'ARS déclarait, il y a trois mois, au dépistage du premier porteur du variant, ici, que tout était sous contrôle : « Il y a des clusters dans les campings et on ne les ferme pas. On n’arrête pas une dynamique explosive comme celle que nous connaissons dans la région seulement avec la vaccination. » Il a son explication : « Les gens font la fête et se contaminent. Avec le brassage de population, on revit la situation de l’été dernier, mais puissance 10 voire 100. La situation est explosive. » Brégançon a-t-il entendu l'appel ?
Mais le passe, le passe ? Le Monde se déplace à la pharmacie qui les délivre. À qui ? « Essentiellement à des jeunes en quête du sésame pour profiter de "toutes les distractions de l’été", précise-t-on à l’officine : Aqualand, les boîtes de nuit et les campings. » L'horreur : le passe pour la boîte et le camping, clusters en puissance et clusters avérés. Cercle infernal, vicieux, que le grand instigateur du passe n'avait pas prévu. Brégançon ne répond toujours pas.
Officiellement, le passe ne s'appliquerait aux campings que le 9 août. Certains ont fait du zèle et instauré des bracelets de couleur. On ne boit pas de cette eau-là à la Dune et, faute de réaction de Jean Castex, pourtant dans la région vendredi, ou de Brégançon, le mot de la fin est laissé au gérant du célèbre camping : « Notre syndicat nous dit d’attendre que le décret soit publié. Dès que ce sera obligatoire, on le fera, mais on ne pourra pas contrôler l’identité, donc savoir si c’est bien le leur. Pour l’instant, on laisse les vacanciers tranquilles : ils ont besoin de penser à autre chose. […] On est quand même au camping. »
Devant une telle sagesse, Brégançon réfléchit à appeler le camping pour réserver une semaine de stage de remise à niveau managériale pour notre GO.
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