Le président de la République, le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur, le ministre de la Défense et leur candidat, M. Macron, peuvent être satisfaits sur toute la ligne. D'abord, une fois encore, les services de renseignement ont prouvé leur savoir-faire : l'agresseur d'Orly était connu des services de police. Mieux : il s'était radicalisé dès 2011 lors d'un séjour en détention.
S'il ne faisait l'objet que d'une fiche J et non S, c'est que, chez lui, le droit commun semblait l'emporter sur le terrorisme. Mais, là encore, notre justice a démontré sa capacité pour la gestion hôtelière des prisons afin que les détenus ne subissent pas trop une surpopulation carcérale très éprouvante pour eux : faisant l'objet de 44 signalements, avec un casier judiciaire chargé de 9 mentions, condamné en 2009 à 3 et 5 ans pour trafic de stupéfiants, puis en 2011 à 5 ans pour vol à main armée, il a été libéré sous contrôle judiciaire en septembre 2016, après six mois d'incarcération pour vol avec effraction.
La priorité accordée à la réinsertion sur l'emprisonnement est à l'honneur d'une justice humaniste, celle de la patrie des droits de l'homme. Qui oserait prétendre que, si les peines plancher et la durée effective des condamnations étaient appliquées, les événements d'hier ne se seraient pas produits puisque Ziyed Ben Belgacem serait en prison au moins jusqu'en 2019 ? Ce serait faire fi de la liberté des juges, forts de leur expérience et de leur sagesse, de donner toutes leurs chances aux malheureux immigrés, musulmans qui plus est, d'échapper au racisme et aux discriminations quotidiennes qui les poussent parfois à faire des "bêtises". Bien sûr, on peut regretter l'absence de suivi, même lorsque le condamné est placé sous contrôle judiciaire, mais la justice a ses priorités. Une personnalité politique est davantage médiatique qu'un petit malfrat de banlieue, sauf lorsque ce dernier se hisse à la une de manière inopinée, en s'essayant au terrorisme. On ne peut pas tout prévoir, si ce n'est un article du Canard enchaîné…
La police a montré une nouvelle fois son sang-froid et sa maîtrise de la situation. Aucune bavure n'a été commise. Les quatre faits commis en l'espace d'une heure et demie par l'apprenti terroriste n'ont donné lieu à aucune intervention policière intempestive, ni, a fortiori, à un usage dangereux de la légitime défense. À 6 h 55, Belgacem a pu tirer lors d'un contrôle de police et blesser au visage un policier à Garges-lès-Gonesse sans essuyer de riposte. À Vitry-sur-Seine, il a pu encore faire usage de son arme dans un bar avant de voler une voiture, sans déchaîner une course-poursuite inutilement périlleuse pour des actes sans réelle gravité. Enfin, il a pu pénétrer dans l'aérogare d'Orly après 8 h sans qu'une alerte démesurée ait provoqué une panique.
On ne peut que se féliciter de la mise en place de Sentinelle. Au lieu d'attaquer des touristes inoffensifs, les terroristes ciblent prioritairement les militaires. On l'a vu au Louvre et on le voit à Orly. Ils ne dissuadent pas, ne préviennent pas, mais ils attirent. On doit à nouveau se réjouir du professionnalisme des soldats. Il faut juste regretter que les autres soldats aient dû faire usage de leurs armes, privant ainsi la justice d'une nouvelle occasion de tenter la réinsertion d'un esprit égaré et, sans doute, victime de la drogue. Un Coran sur soi et de la cocaïne à la maison : lequel a été le plus déterminant ?
Bien sûr, des mauvais esprits pourraient souligner la faiblesse de l'attaque. L'arme utilisée n'était qu'un pistolet à grenaille. Le FAMAS pris à la militaire a été mis en bandoulière sans être utilisé. L'individu était seul et, pour le coup, ne paraissait pas dans un état normal. On n'ose pas imaginer les conséquences d'une action en groupe menée par des terroristes entraînés et équipés d'armes de guerre et de ceintures explosives.
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