Armement : les Rafale pour la Grèce n’effacent pas la rafale de notre allié américain
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Dans le climat pernicieux créé par l’annonce de l’arrêt du projet d’achat de douze sous-marins par l’Australie, une bonne petite nouvelle, cependant, pour l’exportation d’armement « made in France » : la Grèce annonce son intention d‘acquérir six Rafale supplémentaires, ce qui portera à 24 le nombre de chasseurs français en ligne.
Certes, les enjeux et montants de contrats ne sont pas comparables.
Les 56 milliards d'euros du contrat australien font passer celui des avions helléniques pour de la petite monnaie. Rien de comparable entre ce petit courant d’air frais et la tornade engendrée par la défection surprise de Canberra !
Au plan stratégique et des relations internationales, c’est aussi un coup rude porté par nos soi-disant alliés, qualifié à juste titre de « coup de couteau dans le dos » par notre ministre des Affaires étrangères.
Selon les informations qui sont diffusées, ce sont les Américains, Biden en l’occurrence, qui auraient torpillé ce « contrat du siècle » pour Naval Group.
La création d’une nouvelle alliance de sécurité baptisée « AUKUS » - Australie, United Kingdom, United States – rejette la France et ses intérêts dans la zone Indo-Pacifique. Une grosse baffe, alors qu'Antony Blinken, secrétaire d’État - francophile et francophone - proteste, à l’occasion, de l’amitié de son pays avec la France . Le 14 juillet dernier, lors de l’installation d’une copie de la statue de la Liberté dans les jardins de l’ambassade de France, il déclarait même : « Les États-Unis n'ont pas d'allié plus grand ou plus durable que la France. »
Tout est dit !...
Curieusement, le rôle technique de la Grande-Bretagne dans la fourniture de sous-marins à propulsion nucléaire n’est absolument pas expliqué dans les communiqués et révélations des médias. Motus total dans tous les commentaires.
De même, notre voisin est épargné des sanctions symboliques immédiates de Paris avec le rappel des ambassadeurs à Washington et Canberra ? Aurions-nous quelque accord secret avec Albion ?
En revanche, qualifier de « lourdes pénalités » les 400 millions d’euros qui devraient être versés pour cause de rupture de contrat, comme le font les médias français qui relaient la presse australienne, paraît exagéré au regard de son montant ?
D’ailleurs ce seront sans doute les nouveaux vendeurs qui prendront cette modeste sanction à leur compte, à titre de ristourne ?