Anne Hidalgo, 4,5 % au garrot selon le dernier sondage, ne sera sans doute pas la prochaine présidente de la République. Mais cela ne l’empêche pas de distribuer les bons points, dans la grande tradition de la « gauche morale ». C'est sa force, si l'on peut dire. À condition qu'il y ait encore assez de gogos pour y croire. Elle aurait dû faire maîtresse d’école ; elle a préféré la politique. Interviewé sur Europe 1, ce dimanche 9 janvier, la candidate à la présidence de la République déclare, à propos des difficultés de Marine Le Pen et Éric Zemmour à obtenir leurs parrainages : « S'ils ne les ont pas, c’est qu’ils ne méritent pas d’y participer. » En creux, elle, Anne Hidalgo, mérite d’y participer, à cette élection. Et d’ajouter : « Tant pis pour eux. » Nananère, moi, je les ai, pas eux ! En plus, ma liste sera plus grosse que la tienne : « On vise désormais 600 à 700 promesses de parrainage d’ici le mois de janvier », alors qu'il en faut 500. Cela dit, pour la candidate d’un parti qui monopolisa toutes les strates du pouvoir, il n’y a encore pas si longtemps, c’est une ambition relativement modeste : paraît que la Macronie vise les 4.000... Cela dit encore, si elle obtient ces 700 signatures, ça lui fera toujours une consolation pour le soir du premier tour. À moins de 5 %, c’est le fiasco financier assuré : obligé d’aller faire des ménages pour rembourser sa campagne, c’est vraiment pas humain.

« S'ils ne les ont pas, c’est qu’ils ne méritent pas d’y participer. » Ça veut dire quoi, « mériter de participer à l’élection présidentielle » ? Faudrait qu’Anne Hidalgo développe un peu, on a du mal à saisir, là. Faut faire partie d’un club ? Au fait, c'est combien, la coti ? C’est un concours ? De circonstance, peut-être. Oui, on aimerait savoir. Ces propos sont en tout cas révélateurs de cette morgue propre à des personnages comme Anne Hidalgo, convaincus de faire partie du camp du Bien. Du Beau et du Vrai, pour faire bon poids. Pourtant, à aucun moment, bien évidemment, la loi ne mentionne la notion de mérite en ce qui concerne le parrainage ou plutôt, pour reprendre les termes exacts de la loi, la « présentation » d’un candidat au Conseil constitutionnel par les élus habilités à le faire.

De l’autre côté de l’échiquier politique, la question des parrainages se pose un peu différemment. Valérie Pécresse les aura, c’est évident. Maintenant, qu’en est-il de cette rumeur laissant entendre que les LR agiraient en sous-main pour qu’Éric Zemmour ait ses signatures, afin de pousser vers l’avant leur candidate au détriment de Marine Le Pen ? Ce serait astucieux. Mais pas du tout. La main sur le cœur, Geoffroy Didier, l’un des porte-parole de la candidate, le certifie sur facture : « Un élu LR a vocation à soutenir la candidate des Républicains ». Ce qui est logique. Et donc, en toute logique, des élus qui donneraient leur signature à Zemmour, « n’appartiendraient plus de fait aux Républicains, ils s’excluraient eux-mêmes des Républicains, de fait ». Le fait est. Cela dit, « les maires sont libres de leurs choix » et « aucune consigne n’est donnée ». Là encore, on voit l’hypocrisie d’un système qui nous éloigne encore un peu plus de ce que voulait à l'origine le législateur, et sans doute le général de Gaulle, en instituant l’élection du président de la République au suffrage universel. Il ne s’agit plus d’éliminer les candidatures farfelues, on l’aura compris. Sauf à considérer la candidature d’Éric Zemmour comme farfelue. Maintenant, Geoffroy Didier se garde bien d’évoquer le cas d’élus apparentés LR mais non membres du parti. Entre des maires encartés, investis ou ayant été soutenus par le mouvement aux dernières élections municipales, il y a toutes les nuances possibles dans le paysage politique de nos « territoires » que nous aimons tant. On ne peut pas exclure quelqu’un qui n'est pas adhérent du parti. Donc, à suivre.

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10 janvier 2022 à 21:20

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92 commentaires

  1. Quelle honte pour notre démocratie! Mais l’on retrouve bien là le vrai visage de cette « gauche » bobo qui ne sait que toiser les électeurs. D’ailleurs c’est grâce à ce cher Hollande que de sérieuses contraintes pèsent sur les élus . Encore bravo pour votre bravitude …

  2. Et ça c’est maire de Paris, il était une fois la plus belle ville du monde !
    Elle croit certainement à la discrimination positive, sinon elle serait déjà retournée se terrer avec ses rats. Mais les rats ne se terrent plus à Paris.
    Peut-être espère t’elle une loi d’exception pour acter son élection à la présidence de la république. Comme elle a eu un traitement d’exception pour prendre sa retraite d’inspecteur des impôts à l’âge de 50 ans ? Les sales gosses capricieux dans leur chambre !

  3. 1 mois avant l election publions au journal officiel tous les noms des maires avec le nom du candidat à qui ils apportent leurs voix !!

  4. Hidalgo, ou la gauche dans toute sa médiocrité intellectuelle et morale ! Ostracisme, sectarisme, intolérance et posture anti démocratique sont l’horrible apanage d’un PS qui mérite de disparaître du paysage politique français.

  5. Madame Hidalgo semble oublier que le suffrage universel ouvre le choix de leur représentant à tous les citoyens. Limiter l’accès de leur représentant à l’arbitrage des maires revient à un vote censitaire et est donc contraire à l’esprit de la Constitution de la V° République. Mais c’est vrai que cette dame est une digne représentante des idées révolutionnaires où eux seuls ont raison.

  6. Et on nous dit que la FRANCE est une grande démocratie !! Oui digne des républiques « bananières »

  7. Outre les parrainages un bilan professionnel et psychologique devrait être imposé. L’imbecilite de cette femme n’est plus a démontrer. N’ayant aucune chance elle se présente pour espérer continuer faire partie du milieu politique déjà largement encombré de bonimenteurs.

  8. On constate la perversité du système électoral et la connerie de certains élus. Les fachos ne sont pas où l’on pense.

  9. D’autant que les parrainages ne sont pas seulement donnés par les maires mais par bien d’autres qui ne devraient pas, s’ils étaient honnêtes, être aussi liés aux partis.

  10. Plus elle s’exprime plus elle se ridiculise jusqu’à ce faire détester pour des propos indignes d’une responsable politique à l’image d’un parti en plein effondrement, il faut s’attendre au pire c’est dans son ADN – cela dit il est temps de revenir sur ce système de parrainage plutôt mafieux et non démocratique.

    1. Cet arragement de hollande avec les règles du jeu électoral avait sans doute pour objectif le « règne a vie » pour un parti, mais cela ne s’appelle plus « democratie »… et personne n’a rien dit…

    2. … et surtout contraire à l’esprit de cette élection telle que voulue par le Général De Gaulle. Mais il est vrai que les socialistes qui dénonçaient le Coup d’état permanent ont bien su s’en servir !

  11. N’y a-t-il pas autre chose à faire que de s’étendre sur les remarques vindicatives, acerbes de cette pauvresse mauvaise perdante qui a échoué en tout.
    Qui va payer sa campagne?
    The end pour le PS qui ne peut même plus vendre Solferino.
    On voit la solidarité des Hollande, DSK, Lang et autre grands récipiendaires des bienfaits de l’humanisme politiques.
    Je n’ai pas de coeur ok, mais que cela fait du bien de voir ces zélites profiteurs sombrer, sombrer…

  12. L’élimination de candidatures farfelues pourrait s’assimiler à une bonne intention. Simplement, c’est presque la moitié des électeurs français qui ne seraient alors pas représentés. Si cette catégorie de citoyens ne peut s’exprimer voyant les combinazzione du système le privant de sa représentation nationale, que lui restera-t-il comme moyen pour se faire entendre?

  13. « obligé d’aller faire des ménages pour rembourser sa campagne »
    En bonne socialiste, elle a probablement déjà prévu de taxer le contribuable pour ça.
    Tout le monde sait bien que ces gens-là ne travaillent pas, ils parasitent.

  14. La bêtise d’Hidalgo ne mérite pas qu’on s’y arrête. C’est un fait, point ! Pour le reste prenons un Muselier, dont on connaît la « probité », la « force de ses convictions », et la capacité à se vendre au plus offrant. Que croyez-que cet homme, d’une « haute rigueur morale », ferait à un maire de sa région qui oserait apporter son soutien à EZ ou MLP. Sa commune se verrait privée des subventions et soutiens financiers par Conseil Régional et serait condamner à vegeter, à titre de rétorsion.

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