Aileen Getty : ces enfants de milliardaires qui financent les écologistes radicaux

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La lecture du quotidien Libération est décidément un délice quotidien. Surtout lorsqu’on s’y voit confirmer ce que l’on savait un peu déjà quant à la nature des financiers de l’écologie radicale. Aileen Getty, par exemple, est l'héritière de Jean Paul Getty (1892-1976), fondateur de la Getty Oil Company, un magnat du pétrole donné pour avoir été l’homme le plus riche du monde dans les années soixante.

Née en 1957, sa petite-fille, dans une tribune publiée par le Guardian du 22 octobre, se dit ainsi « sous le choc » devant la performance exécutée par deux activistes du mouvement Just Stop Oil : ils venaient d'arroser un tableau de Vincent van Gogh de soupe à la tomate, à la très londonienne National Gallery. On a les émois qu’on peut, ce « choc » ayant été « nécessaire », à l’en croire : « Just Stop Oil a choqué le monde, mais nous devons prendre des mesures disruptives face à la crise climatique avant qu’il ne soit trop tard. »

Et Libération, arbitre des élégances progressistes, d’enfoncer le clou : « Aileen Getty a fièrement financé le Climate Emergency Fund, qui à son tour accorde des subventions aux activistes climatiques engagés dans la désobéissance civile et légale non violente, y compris Just Stop Oil. » C’est-à-dire que cette gosse de riches se fait pardonner à peu de frais une opulence issue des dividendes de l’entreprise pétrolière familiale en subventionnant des « activistes » antipétroliers. Autrefois, du temps où le Vatican régentait les consciences et où les puissants de ce monde payaient pour expier leurs péchés, réels ou putatifs, on appelait ça des « indulgences ». Rien ne semble avoir fondamentalement changé depuis.

On notera que le cas d’Aileen Getty n’est pas nouveau. Patricia Hearst, par exemple, l’une des cinq filles de William Randolph Hearst, magnat de la presse qui inspira le Citizen Kane (1941) d’Orson Welles, après avoir été enlevée en 1974 par l’Armée de libération symbionaise, mouvement américain d’extrême gauche, épousa un temps la cause de ses ravisseurs. Histoire de se faire pardonner d’être bien née ? En partie, tel qu’elle le confesse au magazine Playboy, en mars 1982 (Paroles de lapin, Éditions du sous-sol) : « C’était un acte conscient : je n’ai pas eu beaucoup à me forcer. […] L’argumentaire de l’ALS en faveur de ma conversion était que mes parents avaient été horribles, qu’ils étaient extrêmement décadents et que j’avais été libérée de cette épouvantable vie bourgeoise que je menais ; n’étais-je pas une petite veinarde d’avoir été choisie par eux ? »

Voilà qui rappelle le syndrome des « radicaux chics », si bien analysé par l’écrivain américain Tom Wolfe, à l’occasion d’un réjouissant reportage publié en juin 1970 dans le New York Magazine, quand le musicien Leonard Bernstein invitait le gratin des Black Panthers dans son duplex de treize pièces avec vue sur Central Park. Extraits : « Tout est pour le mieux. Les domestiques sont des Blanches […] des Sud-Américaines blanches. […] En fin de compte, tout est une question de domestiques. C’est là qu’est la pierre de touche du chic gauchiste. Il est bien évident, en effet, que si vous donnez une party pour les Black Panthers […] vous ne pouvez pas avoir un maître d’hôtel noir. […] C’est tout simplement inimaginable. C’est pourquoi la vogue actuelle du chic gauchiste a donné le signal de départ à une chasse éperdue au domestique blanc. »

Être à la fois riche et de gauche demeure un sacerdoce de chaque instant. Sans aller si loin, on se souviendra de l’immense écrivain Romain Gary. Parfois à juste titre fatigué des frasques révolutionnaires de son épouse Jean Seberg, actrice hollywoodienne elle aussi très en pointe dans la fraternisation avec le FLN algérien et les mêmes Black Panthers, Gary aimait à dire : « L’ironie est toujours une bonne garantie d’hygiène mentale. »

Pensait-il à tous ces Tartuffes et ces Tartuffettes ? Il n’est pas interdit de l’imaginer.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

31 commentaires

  1. TOUTES les Planètes se réchauffent ! C’est prouvé ! A moins qu’il existe des milliards d’extraterrestres, le CO2 terrestre est un moyen de Domination et d’Aliénation ! C’est le Soleil qui évolue… comme toutes les étoiles !

  2. Peut-être une autre explication à chercher dans l’histoire de l’Or noir, pas très reluisante quant aux conflits générés ou aux résultats espérés.

    Demander aux héritiers du Rockfeller du temps de Clémenceau. Et pourquoi le dit, Clémenceau fût contraint d’écrire à Wilson en décembre 1917 en parlant du « sang des machines dans les batailles … pour l’offensive de printemps à venir (1918) » quand il constatait que nos stocks de pétrole était au plus bas car la France n’était plus approvisionné par la Standard Oil qui s’était « octroyé » le monopole du transport des hydrocarbures.

    La Miss de 65 ans, fait sans doute sa contrition d’être la fille d’un magna du pétrole. Au lieu de financer les tarés de l’Apocalypse wokiste, elle ferait mieux de nous faire un Wikileaks-Pétrolier.

  3. Il faut quand même se rendre compte que dans tous les pays où la gauche  » bobo  » devient gauche caviar avec l’argent du peuple et souvent de la trahison , le pays se retrouve comme un bateau sans gouvernail et super endetté ou l’islam prend peu à peu le pouvoir !!!

  4. >>> L’ironie est toujours une bonne garantie d’hygiène mentale. <<<

    Certes ! Il ne faut sous-estimer ni l'efficacité ni les bienfaits de l'ironie.
    Mais au point où nous en sommes, dans les restes de la France et à trois jours de l'an de disgrâce 2023, je crains qu'il ne faille rechercher des moyens plus adaptés.
    Aussi précieuse et indispensable soit-elle, l'ironie ne suffit manifestement plus !
    Les vertus civiques du coup de pied au d…, par contre …

  5. « L’ironie est toujours une bonne garantie d’hygiène mentale. » C’est absolument vrai et indispensable, mais ça a ses limites quand les faits sont trop têtus et insurmontables, et quand le suicide devient alors la seule porte de sortie envisageable, celle qui fut d’ailleurs empruntée par Romain Gary.

  6. Il faut se mettre à la place de ces gens ! L’argent n’est plus un problème pour eux , le truc qui les agacent c’est qu’une journée ne dure que 24 heures pour le dépenser . Non! Leur angoisse principale c’est l’air qu’ils respirent eux et leurs petite famille de futurs héritiers, qu’ils voudraient le plus pur possible, y compris dans les endroits les plus centraux des métropoles du monde entier . Sauf que cela a un prix pour les autres ! C’est à dire les sans dents à qui ont veut bientôt faire payer un péage pour avoir la permission d’ accéder à la capitale de leur pays, à moins de s’endetter pour une voiture électrique ou hybride ,au prix encore très prohibitif pour le français dont la moyenne des salaires oscille autour de 2000 euros ! Il va bientôt être plus facile pour un migrant de loger dans les grandes villes que pour un autochtone de n’y faire que passer !
    oui , il leur faut un air propre à respirer même si ils participent grandement à la prolifération des déchets et donc des rejets pour les éliminer et il faut aussi des esclaves sur place, et non pas des banlieusards qui polluent avec leur déplacement journaliers ! Toute ces histoires autour de climat ce ne sont que des préoccupations de gosses de riches pour lesquels parler de revenus et pouvoir d’achat est presque devenu un gros mot !

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