L’affaire Mila – à l’origine, une vulgaire empoignade de cours de récréation – a été abondamment commentée et de nombreux masques sont déjà tombés, à commencer par celui du délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), Abdallah Zekri.

De même, l'intervention alambiquée de notre garde des Sceaux, qui a semblé entériner le retour du délit de blasphème, aura permis aux observateurs les plus progressistes de prendre conscience du double jeu des macronistes à l'égard des islamistes. Le masque du gouvernement luttant contre le salafisme est donc tombé. Au cours des débats passionnés provoqués par l’affaire, des observateurs plus conservateurs ont également pu faire admettre à leurs interlocuteurs que si Mila avait insulté Jésus-Christ, elle n’aurait reçu aucune menace de mort. Le masque qui cachait la vacuité intellectuelle de ceux qui renvoient dos à dos « toutes les religions » est ainsi tombé à son tour.

Des commentateurs encore plus avisés ont su, de leur côté, démasquer tout à la fois ceux qui s’interdisent de critiquer l’islam au nom du respect et ceux, parmi les musulmans, qui s’indignent de bonne foi. Ainsi, questionnée par Guillaume Roquette pour Le Figaro, Ferghane Azihari a assené trois vérités bien ciselées : premièrement, a-t-il expliqué, « la liberté d’expression n’a pas été conceptualisée pour que l’on puisse parler de météo, mais pour que l’on puisse aussi tenir les propos les plus outranciers sans être inquiété physiquement ». Ensuite, a-t-il précisé, « assimiler la critique de l’islam à du racisme, c’est sous-entendre que les musulmans sont une espèce de sous-hommes incapables de prendre une distance critique à l’égard de leur religion ».

Pour lui, c’est précisément là un présupposé raciste. Et comme il ne souscrit pas à ce racisme et à cette infantilisation, Ferghane Azihari a finement ajouté : « Les musulmans doivent être capables d’entendre que leur religion puisse être perçue comme nuisible, délétère ou rétrograde sans que cela ne déchaîne ce genre de passions […] et si, ma foi, ils ne sont pas capables de le faire, c’est bien que leur religion a un problème. »

Mais il restait encore d’autres groupes à démasquer. Pour ce faire, il faut à la fois rappeler les propos de l’avocat de Mila et se livrer à un petit exercice d’imagination… Imaginons donc que Mila ait insulté Jésus-Christ et qu’une horde de catholiques vengeurs ait inondé les réseaux sociaux d’injures homophobes accompagnées de menaces de viol et de meurtre ! Des tombereaux d’insultes offusquées se seraient abattus sur l’Église ; tous les dignitaires de la République, du procureur concerné jusqu’au président de la République, y seraient allés de leur petite déclaration publique ; un rassemblement de soutien aurait été organisé sur la place du Trocadéro et tous les mouvements de gauche auraient répondu présent. Des heures d’émissions auraient été consacrées aux lynchages des ignobles cathos appelant au meurtre ; et les responsables locaux des associations lycéennes se seraient relayés sur les plateaux pour proposer à Mila de l'accueillir dans leur établissement…

Or, que dit Maître Richard Malka, l’avocat de Mila ? Que l’on ne trouve pas de lycées susceptibles d’accueillir Mila, en garantissant sa sécurité, et qu’elle n’a reçu aucun soutien d’aucune association de gauche, pas même des associations féministes ou LGBT.

Et là, les masques sont tombés par dizaines : beaucoup d’associations, pour la plupart subventionnées, ne sont pas là pour défendre les opprimés mais pour faire du bruit médiatique au service du pouvoir, au prix d'une lâcheté et d'une incohérence qu'il faut être aveugle pour ne pas voir.

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31 janvier 2020 à 18:46

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