Il faut lire le détail du programme d’Emmanuel Macron [PDF] pour prendre conscience de son inanité. Sorte de membre fantôme de celui de François Hollande en 2012, le fameux « projet » recycle les idées traditionnelles du Parti socialiste en y injectant une dose de centrisme bon teint. Bref, il s’agit plus d’un ravalement de façade que d’une vraie rénovation. Emmanuel Macron n’étant, au fond, que l’héritier de l’idée social-démocrate qui échoue depuis quinze ans sur le mur des réalités, ayant entraîné la France dans la spirale infernale de l’insécurité, du laxisme et du chômage.

Deux mesures me semblent démontrer l’escroquerie que représente le candidat, sorte de général Boulanger de forces socialistes désireuses de jouer les prolongations au pouvoir. François Hollande ne déclarait pas au hasard "Macron, c’est moi", dans Un Président ne devrait pas dire ça. En voici trois preuves :

- Pour mobiliser l’électorat (si courtisé à gauche) des « quartiers », Emmanuel Macron est prêt à laisser se développer un dumping social franco-français. Il propose que toute entreprise embauchant en CDI "un habitant issu des quartiers définis comme prioritaires par le ministère de la Ville" bénéficie d’une prime de 15.000 euros. La prime s’élèverait à 5.000 euros, dont le versement s’étalerait sur deux années, pour tout contrat en CDD. Quid d’un Français pauvre ne venant pas d’un « quartier » mais de la ruralité, grande absente de ce « projet » ? Il sera discriminé. Non pas « positivement », mais négativement ! Une mesure antirépublicaine, qui contrevient au principe d’égalité du peuple français, au nom de l’égalitarisme forcené. Un comble. Quant à la discrimination territoriale, elle est une façon polie et hypocrite de distinguer les citoyens en fonction de leurs origines ethno-culturelles.

- Autre proposition mi-droite mi-gauche : la réforme de l’ISF. Plutôt que de le garder tel quel ou de le supprimer, Emmanuel Macron imagine une troisième voie qui témoigne de sa mauvaise appréhension des enjeux de l’économie réelle. Il compte transformer l’ISF en une super-taxe foncière. Une fausse bonne idée pour qui connaît un peu la situation du pays. En distinguant donc deux types de patrimoine, le capital productif et l’immobilier, qu’il feint de considérer comme étant improductif, l’ancien conseiller de François Hollande paralyserait durement le secteur du bâtiment et tous les autres acteurs qui lui sont liés. L’immobilier neuf deviendrait beaucoup moins attractif pour les investisseurs. Quant aux propriétaires, ils hésiteraient à mettre les biens aux normes énergétiques… De fait, des entreprises verraient leurs carnets de commandes diminuer.

- Dernier point : la culture et l’histoire. Méconnaissant la nature des relations que les civilisations entretiennent depuis que l’homme est l’homme, Emmanuel Macron veut criminaliser l’Histoire de France dont il méconnaît la culture et l’art. Disons-le tout net : cela le disqualifie purement et simplement.

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04 avril 2017 à 17:41

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