Tout, dans cette course présidentielle, sent les dés pipés. La pipée était une chasse aux oiseaux que l'on attirait à l'aide d'un pipeau pour qu'ils viennent se poser sur une branche préalablement engluée à cet effet.

Comment, en effet, ne pas établir un parallèle entre ces gentils petits oiseaux pris au piège et Hamon-le-pigeon ? Tout, aujourd'hui, porte, en effet, à croire que le vainqueur de la primaire de la Belle Alliance populaire est entré dans cette course à l'insu de son plein gré comme la doublure de l'écurie élyséenne qui court sous une casaque rose à pois et une casquette rouge pour bien ancrer ses convictions à la gauche de la gauche. Mais en fait, le favori de l'écurie hollandaise était déjà dans la course depuis plusieurs mois, après avoir piaffé d'impatience dans son box du ministère de l’Économie où il effectua ses galops d'entraînement sous la houlette de Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l’Élysée.

Le départ donné, la doublure Hamon se rendit vite compte, mais un peu tard, qu'il n'était que la doublure de l'écurie élyséenne, mais surtout l'acteur principal d'une sorte de vol au-dessus d'un nid de cocus. Son concurrent prenait rapidement plusieurs longueurs d'avance, le laissant à la traîne d'une course courue d'avance. À deux semaines de l'arrivée, langue dehors et boulets tétanisés, il est déjà sous la cravache tandis que son ancien compagnon d'écurie, Valls, a glorieusement rejoint l'attelage à la mode, tordant le cou à ses principes de base pour essayer d'expliquer comment Manuel-le-lapin avait finalement pu épouser Emmanuel-la-carpe. Et, pour couronner le tout, l'ineffable, l'incomparable, l'indicible, l'inénarrable Christian Estrosi va peut-être, lui aussi, entrer dans l'écurie sponsorisée par la boutique du 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré. Le larbin du plus fort est toujours le plus en cour. Sans pour autant avoir atteint les bas-fonds de la compromission style Bayrou, Estrosi est sur la bonne voie du transfugisme. Va-t-il franchir le Rubicon ? Les paris sont ouverts. Ses mamours à Macron et ses contorsions oratoires peuvent lui offrir la seule place qui reste encore dans l'écurie : celle de palefrenier.

Pendant ce temps-là, à l’Élysée, ce qui reste de Francois Hollande expédie les affaires courantes et regarde la cote des chevaux en souriant...

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03 avril 2017 à 10:55

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