En ce siècle, où généticiens et chirurgiens ont indiscutablement initié le transhumanisme, on semble avoir totalement perdu de vue la fonction de base de la médecine, qui est de soigner et non pas de s’opposer, par les moyens techniques mis à sa portée, au terme du déroulement de cette loi naturelle, s’inscrivant pour les croyants dans le dessein du Créateur.

En une époque où jamais les hommes n’ont été aussi nombreux sur notre planète, la mort est devenue un sujet tabou, pour ne pas dire banni.

Il semblerait même que l’éthique médicale, pour certains, se limite maintenant au slogan « La vie à n’importe quel prix »…

Une vie parfois, donc, devenue quasiment artificielle : rendue uniquement possible par des assistances techniques.

Une vie parfois quasiment « créée » – dans le cas de certaines interventions néonatales - qui ne s’inscrit donc pas dans le déroulé normal de l’existence humaine, mais qui va satisfaire, par une prouesse technique et une certaine « justification éthique », le vedettariat du corps médical …

On touche donc là, quelque part, au transhumanisme par la transgression assumée de l’accomplissement de la loi naturelle.

Lorsque la finalité opératoire de l’intervention est d’arranger "un petit truc qui cloche", on en comprend immédiatement l’intérêt et, effectivement, le devoir éthique qui y est lié.

Lorsque l’intervention est très lourde et présente des risques évidents – voire la certitude prévisible - de séquelles susceptibles d’interdire totalement à l’individu ainsi « sauvé » de mener l’existence « normale » à laquelle le dessein de Dieu est de préparer tout un chacun, il semble évident que l’on doive se poser des questions, car les enjeux et les conséquences dépassent largement la crise de conscience religieuse et l’autosatisfaction de l’équipe médicale concernée…

C’est ce qu’illustre l’article paru le 25 octobre dans Généthique qui est proprement effrayant : "Des chirurgiens opèrent un fœtus atteint de spina bifida en enlevant l'utérus de la mère."

On y lit en effet :

Le docteur Michael Belford du Baylor College of Medecine à Houston au Texas a mis au point cette nouvelle technique permettant de sortir l'utérus de la mère portant le fœtus et de corriger “le défaut rachidien avant que le liquide amniotique n’endommage davantage le tissu nerveux”.

L’une des premières opérations a été réalisée le mois dernier sur une patiente de 28 ans, Lexi Royer, à qui on avait initialement proposé une IMG. Elle a préféré participer à cette chirurgie expérimentale alors que son bébé avait 24 semaines. L’opération a été réalisée par le biais de “minuscules incisions”.

Depuis, l’opération a été réalisée vingt-huit fois : aucun fœtus n’est mort, mais des questions demeurent quant à l'usage du dioxyde de carbone pendant la procédure qui pourrait ultérieurement provoquer des dommages neurologiques.

La première naissance est attendue pour janvier prochain.

Autrement dit, vous l’avez bien lu, sans aucune assurance sur le résultat de cette « technique », nous voyons des médecins multiplier les interventions, prenant ainsi mères et fœtus en otage, avec pour seule justification le fait que lesdits fœtus ainsi traités « ne sont pas morts » (sic !), avant même de savoir si les manipulations qu’ils ont effectuées ne sont pas susceptibles d’effets encore plus pervers que l’affection initiale !

Parce que je suis généticien et aussi physiologiste de formation, l’attitude de certains membres du corps médical qui confondent finalement l’homme et le cobaye, « au nom de la bioéthique », me fait peur…

Je ne dois pas être le seul…

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01 novembre 2017 à 12:00

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