Face au résultat "médiocre" des "nationaux" du 2nd tour des élections, que faire ?

La première alternative est de ne rien faire. C’est la stratégie de l’attente du scénario apocalyptique. Crise financière majeure, effondrement du système, guerre, crise migratoire. Le système soviétique s’est effondré de lui-même. Scénario romantique pour lequel beaucoup de nationaux sont adeptes.

La solution ne me semble pas uniquement un problème de stratégie politique ou d’idéologie, mais un problème purement tactique et technique. Cela peut nous répugner à nous, nationaux, mais il faut (malheureusement) voir le sujet politique sous l’aspect qu’il est aujourd’hui. C’est un sujet d’offre et de demande. Il y a une offre politique (les partis) et des consommateurs (les électeurs) qui achètent un produit (les élections). Si Emmanuel Macron est devenu, à 39 ans, notre nouveau président de la République, c’est qu’il a été lancé sur le marché comme une nouvelle marque de smartphone. Bien entendu, avec toute la puissance oligarchique de la finance et des médias, mais de façon méthodique, grâce aux techniques du marketing et de la communication. Tel Apple ou Samsung, qui ont dominé le marché au détriment de Nokia ou BlackBerry.

On a eu tort de considérer que le manque de programme d’Emmanuel Macron était une faiblesse. Cela a été délibérément voulu, le produit Macron se voulant un objet de consommation de « masse » et non pas destiné à un « segment » de part de marché. La stratégie de l’équipe « Macron » n’a rien, en soi, de bien révolutionnaire, n'importe quel étudiant en première année d’école d’administration des entreprises le reconnaîtra. Il faut premièrement réaliser une étude de marché détaillée (connaître les « motivations » des consommateurs-électeurs), faire une analyse de l’« éco-système » (la concurrence) et, enfin, définir une stratégie de lancement de produit et de communication. Le produit doit être « marketé » pour les différents segments de marché. C’est ce qui explique l’invocation d’Emmanuel Macron à Jeanne d’Arc ET sa déclaration qu’il n’existe pas de culture française. Problème de segmentation de marché. La contradiction n’est pas un problème si elle est accompagnée d’une bonne stratégie de communication.

Emmanuel Macron, c’est le McDonald's de la politique. C’est mauvais, et cher. Mais vos enfants se ruent dans leurs restaurants et cela rapporte des dizaines de milliards de dollars.

Ceci est sans doute un constat triste, cynique, froid et calculateur. Mais ça marche. Nous avons l’honneur pour nous et nous avons foi en notre mission. Mais cela ne marche pas.

Mon propos n’est pas de définir une idéologie. Je ne veux qu’attirer l’attention sur ce point: il est temps que le mouvement national se « professionnalise ». Nous ne sommes plus en 1960, mais dans le monde politique « 2.0 ». Au final, le résultat seul importe.

Emmanuel Macron a remporté 66 % de parts de marché avec un produit cher et mauvais. Cela ne devrait pas être impossible pour nous d’en dépasser les 50 %...

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19 mai 2017 à 15:21

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