Selon certaines sources, un match de football important opposant les équipes nationales des Pays-Bas et de France aurait eu lieu le jeudi 31 août devant une grande foule rassemblée dans une arène dionysienne. C’est assez fréquent et ça accapare l’espace médiatique et les conversations devant certains comptoirs ou machines à café.

Un constructeur automobile germanique et populaire s’est permis d’afficher, sur le bord de la pelouse, ce message : "On ne va pas laisser un pays de cyclistes nous barrer la route." Il a choqué : les cerbères de la bien-pensance ont brandi les anathèmes bricolés pour l’occasion, principalement cyclistophobe et néerlandophobe (hollandophobe, c’est autre chose). Le constructeur s’est vu contraint de présenter des excuses pour ce message malencontreux. Il se voit contraint d’adorer ce qu’il a brûlé il y a peu, mais il ne brûle pas ce qu’il a adoré. Entre vélo et auto, il ne choisit plus.

Et pourtant, ce choix est fait par chacun de nous. Et c’est un choix qui affecte les autres. Et là, le résultat est net : le vélo s’identifie plus à la solution que la voiture, qui relèverait, elle, du problème.

Postez-vous, par exemple, rue de Rivoli à une heure d’affluence, observez et calculez la proportion de véhicules qui ne transportent qu’une et une seule personne. N’est-ce pas du gâchis, tous ces mètres carrés de l’espace public confisqués pour transporter si peu de monde ?

Regardez les façades qui noircissent sous l’effet de ces gaz d’échappement qui défigurent les pierres de nos plus beaux immeubles. Ce n’est pas la bicyclette qui est responsable.

Reniflez après le passage d’un véhicule mû par un moteur à explosion, d’un cheval portant son garde républicain ou d’un cycliste sur son vélo : vos narines trancheront rapidement, même en sueur, le cycliste vous agressera moins les naseaux.

Considérez les chocs infligés par les bicyclettes aux piétons ; ils sont généralement de moindre gravité que les parties de quilles jouées par des automobilistes.

Comparez la bonne humeur de celui qui, sur son vélo, avance quand les automobilistes hagards sont bloqués par les embouteillages urbains si chers à madame Hidalgo.

Pensez, enfin, que chaque litre d’essence consommé, que ce soit utilement ou dans un embouteillage, finance une pétromonarchie qui ne manque pas de se montrer généreuse avec des officines terroristes qui ensanglantent le monde. L’huile de genou des cyclistes n’est pas soupçonnée de financer de telles horreurs.

"Il faut adapter la ville à l’automobile" est attribué à Georges Pompidou, mais ce serait un apocryphe. Sans doute était-ce la plus mauvaise orientation du septennat de ce Président. Peut-être que nous ne deviendrons jamais un peuple de cyclistes, mais ça vaudrait le coup d’essayer ! Certes, madame Hidalgo ne choisit pas une manière consensuelle d’y parvenir, mais elle a raison sur l’objectif. Et, pour une fois, j’abonde dans le sens de la bien-pensance officielle !

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05 septembre 2017 à 13:24

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