Visiblement indigné, le reporter de BFM TV se trouve porte de la Chapelle à proximité d’un point de distribution de nourriture aux migrants, devant un mur sur lequel le « graff » de l’anglais Banski a été vandalisé. Le célèbre artiste plus ou moins anonyme est venu en toute discrétion déposer son message sous la forme d’une peinture représentant une petite fille noire qui tente de dissimuler une croix gammée.

La menace hitlérienne plane sur la porte de la Chapelle, le graffeur tenait à nous le faire savoir.

Au comble de la douleur, le préposé à la propagande médiatique nous fait découvrir les lieux du sacrilège. À seulement 50 mètres derrière lui se trouvait, il y a peu (en plus du centre du point de nourriture à sa gauche), un centre d’accueil humanitaire à l’attention de ces nouveaux arrivants… C’est dire si la profanation de ce qu’il appelle « œuvre » entre dans la catégorie des grands crimes passibles de la peine de mort. « Acte de vandalisme ou simple ignorance, bref, passons… » D’un air pincé, l’indigné de service annonce ne pas souhaiter s’attarder sur le profil du saccageur… Quelqu’un de la Gestapo ou Nicolas Dupont-Aignan… L’enquête le déterminera.

"En tout cas une “œuvre” (il y tient) très politisée, très engagée…" Puis il décrit la scène peinte sur le mur et, détail qui avait peut-être échappé au spectateur : l’enfant innocent tente de cacher la croix SS avec une sorte de papier peint rose. Un chef-d’œuvre de niaiserie que le compassé de BFM TV rêvait d’installer dans sa chambre à côté de l’affiche de Chantal Goya au Palais des Sports. Quel gâchis !

Ce fait divers dramatique donne l’occasion de s’attarder sur l’« artiste graffeur » Banski, au talent pictural indéniable, mais doté d’un sens du message politique façon « Miss France » (la guerre, c’est mal, etc.). Abonné aux symboles grossiers, il enduit les murs d’un moralisme emprunt de poésie pour classe de maternelle, telle cette réduction infantilo-ad hitlerum à deux euros.

À ce titre, Banski mérite de devenir le peintre officiel de la cour du roi Ubu Macron. Plus de photo dans le bureau mais un graff représentant le Président et son épouse sauvant le monde à coups de bombes à confettis sur fond de soldats en bas résille et chars d’assaut rose bonbon.

En conclusion de son reportage, le préposé de BFM TV se demande avec anxiété si la mairie de Paris va décider de protéger cette œuvre… Peut-être démonter le mur pour le remonter sur la place de l’Hôtel-de-Ville en signe de solidarité avec les migrants victimes d’un nazisme impitoyable ? Selon les techniciens envoyés sur place, la lourdeur du mur ajoutée à celle du dessin rend l’opération irréalisable. C’est dommage.

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26 juin 2018 à 11:23

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