Le terrorisme d’ultra-droite : nouveau grand méchant loup des médias

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Quelqu'un qui admire Breivik et écrit qu'il veut tuer X ou Y est sans nul doute un abruti. Est-il pour autant un terroriste ? Des propos tenus sur un réseau social ont valu à un homme de 21 ans d'être arrêté par le RAID, le 28 juin, et d'être mis en examen par le parquet antiterroriste. Il est excité, fort en gueule. Les médias se sont empressés de préciser que le jeune Logan Nisin (dont le nom et le visage sont affichés au grand jour) a milité au FN et à l'Action française. Le bougre a même pris un selfie avec Marion Maréchal-Le Pen. Sur Europe 1, on évoque une radicalisation… religieuse : trois mois avant son arrestation, il aurait pris le sacrement dans une église traditionaliste.

Cette semaine, dix de ses proches ont été arrêtés, soupçonnés eux aussi de préparer un attentat. Qui était ciblé ? Nul ne sait. Certains journalistes évoquent une attaque contre une mosquée, d'autres parlent d'assassinats politiques. La police, qui met l'accent sur l'idéologie "un peu inquiétante" des mis en cause, évoque un "projet violent aux contours imprécis", n'ayant trouvé aucune preuve concrète. Et la perquisition n'a fait qu'accentuer le désarroi des pandores : ni explosifs, ni mitraillettes, juste quelques pétoires. "Il ne s'agissait pas d'un arsenal", confie un argousin, visiblement en rassrah : "On se demande même si elles n'ont pas été acquises légalement..." La déception est partagée par Gérard Collomb. Le ministre de l'Intérieur a ainsi confié sur France Info que ce groupe de dix identitaires n'était "pas la bande la plus sérieuse qu'on ait arrêté ces derniers temps".

L'actualité nous rappelle constamment l'omniprésente menace terroriste à laquelle la France est confrontée. Un terrorisme que d'aucuns situent du côté de l'ultra-droite. Du foutage de gueule à peine dissimulé, plus qu'approuvé par les journalistes en jubilation, s'empressant de relayer l'affaire : les moujahids à l'enfance malheureuse n'ont donc pas le monopole de la gâchette. Pas de "déséquilibré", cette fois. Il s'agit – puisque Le Monde vous le dit – d'une "croisade", de l'expression nauséabonde d'une "colère blanche".

On se rappellera cet autre "militant d'ultra-droite" arrêté en grande pompe en juillet, après avoir écrit sur un forum de jeux vidéo qu'il rêvait de tirer sur une personnalité importante… Lors de la perquisition, aucune arme à part trois couteaux. On rappellera également Michel Lajoye : condamné à la perpétuité en 1987 pour un "attentat" qui n'avait fait ni morts ni blessés.

Voilà donc le fameux "terrorisme d'extrême droite" auquel les médias complaisants consacrent des heures d'édition spéciale, invitant des "experts" qui nous alertent à grand renfort de jargon doctoral sur le risque d'attentats nationalistes et la violence inhérente de cette idéologie. Par comparaison, le terrorisme islamiste a tué plus de 300 personnes sur le territoire français durant ces vingt dernières années.

Quid du terrorisme d'ultra-gauche qui a ensanglanté l'Europe dans les années 70 ? Si les excités rouges ne tuent plus, ils demeurent toujours violents. L'actualité n'est pas avare d'exemples de violences gauchistes : agression d'un député FN par des antifas, bombes posées devant les locaux de l'Action française (dans un silence médiatique total) ou la fameuse affaire de la voiture de police incendiée, dont le jugement a été ponctué de "Tout le monde déteste la police !" scandés dans l'enceinte même du tribunal.

Nicolas Kirkitadze
Nicolas Kirkitadze
Etudiant en Histoire

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