Pour que réussisse la marche en avant de la France !

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Au départ d’une période stratégique, il importe de retenir la leçon de Georges Clemenceau : "Il faut savoir ce que l’on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire ; quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire."

En 1958, Charles de Gaulle, soutenu par 80 % des Français, et après avoir fait établir un incontestable état des lieux, a mis en place une nouvelle Constitution permettant la restauration de l’État ("Allons ! Le départ est donné !"). En 1981, pour démontrer le changement réel de perspectives, François Mitterrand a pris d’emblée des décisions phares, notamment l’abolition de la peine de mort et la décentralisation assortie de la déconcentration (l’ensemble des lois, décrets et règlements étaient déjà rédigés pour une mise en œuvre immédiate). En 2017, au début du mandat présidentiel, les marcheurs se font des crocs-en-jambe, les partis politiques (ou ce qu’il en reste dans les décombres) n’oublient pas leurs mauvaises habitudes, les hésitations et les tergiversations des politiciens, s’opposent à un enclenchement dynamique de l’élan national. À la suite de la sévère mise en garde de la Cour des comptes, le gouvernement s’est contenté de faire intervenir le comptable préoccupé par les seuls ajustements arithmétiques des finances publiques en faillite. Or, des exigences incontournables doivent être respectées pour mettre en route le redressement.

Un programme global, impératif et pédagogique, affichant la cohérence des actions à mener sur cinq ans, doit servir de fil conducteur pour les décisions stratégiques de l’État-pilote, et non pour la récupération des promesses de campagne.

Une vision à long terme doit éclairer l’objectif à atteindre et faire valoir la finalité des efforts, chaque collectivité, chaque citoyen pouvant deviner les résultats et espérer les dividendes.

Une volonté de justice permet la répartition équitable des efforts entre tous les partenaires : d’abord la réduction drastique du train de vie de l’élite politique, économique, médiatique, en commençant par les ministres eux-mêmes avant les fonctionnaires ; de même la solidarité dans les contributions consenties par les collectivités locales, en symbiose avec un État redevenu présent sur le territoire sous la forme déconcentrée.

Enfin, et peut-être surtout, en dehors des sondages, le retour de la confiance de la part d’une forte majorité politique des Français (60 %) est seul capable de rendre crédibles la conception et surtout l’application des réformes les plus urgentes.

Il est temps, également, de sonner la fin du jeu dérisoire des partis politiques, agonisant ou renaissant de leurs cendres, en leur imposant une distance par rapport au gouvernement de la République appartenant à tous les Français.

En définitive, afin de retrouver l’enthousiasme des débuts de la Ve République, il est nécessaire de recourir à l’union nationale, qui ne se décrète pas mais se mérite, par-dessus les coteries à courte vue et les ambitions personnelles. C’est l’amour de la France qui doit l’emporter par rapport au culte libéral d’une Europe à refonder et en priorité sur l’obsession mondialiste.

C’est à ce prix que la politique gouvernementale pourra prétendre à réaliser un vrai changement ; sinon, comme les précédentes expériences, elle s’enlisera dans le mirage d’une communication manipulatrice. C’est, en préalable, la mise en ordre intérieure du pays qui autorise la parade sur la scène avec les grands de ce monde.

Paul Bernard
Paul Bernard
Docteur en droit, préfet de région honoraire, ancien préfet de la région Corse, président d'honneur de l’Association du Corps préfectoral

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