On se souvient de la chanson où Dario Moreno rendait hommage à Brigitte Bardot : "Brigitte Bardot, Bardot / Brigitte Bardot, bravo ! / Aucune fille au monde / N’est aussi sympa que toi [...] / Pour toi, toutes les secondes / Chaque homme a le cœur qui bat." On ne sait pas si Nicolas Hulot, qui portait alors des culottes courtes, fut ému par la beauté sensuelle de cette actrice. En tout cas, à 63 ans, il se comporte comme un goujat à l'égard de cette vieille dame digne de 83 ans, qui s'est consacrée à la protection des animaux.

Il faut dire que Brigitte n'y est pas allée avec le dos de la cuillère. Dans un entretien accordé, samedi, à Var-matin, elle a qualifié le ministre de la Transition écologique et solidaire de "lâche de première classe […] qui ne sert à rien", ajoutant quelques amabilités comme "trouillard", "indécis", "homme qui agit comme s’il n’avait aucun pouvoir". Elle réclame sa démission et déclare avoir soufflé un nom pour le remplacer quand Emmanuel Macron l'a reçue en juillet.

Voilà qui a fortement déplu au petit Nicolas qui se fait déjà accuser d'être inefficace dans ce gouvernement et de passer son temps à avaler des couleuvres et à les digérer. Brigitte Bardot rapporte que, faisant fi des convenances, il l'a réveillée en lui téléphonant dimanche matin, à 10 heures, complètement "hystérique", pour la traiter de "lâche", de "mielleuse vis-à-vis du Président" », ce qui ne caractérise pas particulièrement "la reine des coups de gueule", comme elle se désigne elle-même.

L'entourage du ministre a fait savoir qu'il ne souhaitait pas commenter des "propos manipulatoires issus d’une conversation privée", expliquant qu'il "se concentre sur son action au service des Français et de la planète et ne veut pas rentrer dans des polémiques stériles et démagogiques". Interrogé directement sur France Info, Nicolas Hulot, visiblement excédé, en a rajouté une couche : "Où est la lâcheté quand on injurie à distance tranquillement de sa propriété tropézienne et qu'on fait de la démagogie sur les animaux ?" Pas très galant, chez un homme qui se targue d'être courtois !

Certes, Brigitte Bardot, qui ne le porte pas dans son cœur, n'y est pas allée de main morte avec lui, mais de là à la comparer à une bobo ! De droite, bien sûr, voire d'extrême droite car, depuis des années, elle ne cache pas sa sympathie pour la famille Le Pen. En 1992, elle avait été interrogée par le journal Présent sur les égorgements rituels des moutons. Elle avait expliqué son point de vue avec sincérité, car la question lui tenait à cœur, comme elle l'aurait fait pour n'importe quel autre journal. Imaginez le scandale ! Ses propos étaient forcément condamnables puisqu'elle les tenait dans Présent.

Nicolas Hulot ne sortira sans doute pas grandi de cette anecdote estivale. On pouvait penser qu'il faisait ce qu'il pouvait – c'est-à-dire pas grand-chose – dans ce gouvernement qui se croit sorti de la cuisse de Jupiter. On s'aperçoit que c'est un petit monsieur qui s'est fait connaître à la télévision par son émission "Ushuaïa" et aurait mieux fait d'y rester. S'il voulait tant qu'on parlât de lui pendant ces vacances, il aurait pu proposer d'accompagner l'autre Brigitte, la première dame de France, que des journalistes auraient vue, ce même dimanche, chevaucher un scooter des mers piloté par... un garde du corps.

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13 août 2018 à 15:04

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