Emmanuel Macron aurait-il admis le principe de réalité au sujet des migrants qui affluent dangereusement sur notre territoire ?

Ainsi, mardi 21 novembre, tandis qu’il quittait un centre parisien de distribution des Restos du cœur, il a, devant les caméras, répondu, d’une manière inattendue de sa part, à une Marocaine lui demandant l’asile : "Il faut protéger les gens très faibles qui sont en insécurité chez eux, mais si vous n’êtes pas en danger dans votre pays, il faut retourner dans votre pays. Au Maroc, vous n’êtes pas en danger."

Et à la foule bigarrée se pressant autour de lui, il a déclaré : "La France est un pays généreux, mais elle ne peut pas accueillir toute la misère du monde", reprenant librement une phrase de Michel Rocard, dans un discours prononcé le 6 juin 1989 à l’Assemblée nationale : "Il y a, en effet, dans le monde trop de drames, de pauvreté, de famine pour que l’Europe et la France puissent accueillir tous ceux que la misère pousse vers elles" (Libération).

Démagogie ou pas, reconnaissons à Emmanuel Macron un ton auquel son prédécesseur ne nous avait pas habitués. On peut, effectivement, douter que la parole présidentielle soit suivie des actes. Toutefois, il est bon d’entendre ces vérités prononcées au sommet de l’État : "Je ne peux pas donner des papiers à tous les gens qui n’en ont pas. Sinon, comment je fais, après, avec les gens qui sont déjà là, et qui n’arrivent pas à trouver un travail."

Mais il est aussi possible que le Président subodore ce choc des civilisations, annoncé depuis quelque temps par des esprits visionnaires – dont Philippe de Villiers –, et que les migrants ne contribuent pas peu à alimenter. Dans cette perspective, un faible espoir est permis.

Évidemment, de tels propos ne pouvaient pas rester impunis, et si certains à droite s’en sont félicités, les réactions réprobatrices du côté de la gauche, forcément humaniste et vertueuse, ont fusé, avec le cortège de poncifs habituels : "Avec ce type de propos très durs, très froids, quasi cliniques, il est dans ce registre de Président des riches. C’est quelqu’un qui n’arrivera pas à se mettre au niveau de tous les Français", a, par exemple, estimé le député Nouvelle Gauche Luc Carbounas sur RTL. "Lorsque les migrants se présentent à nos portes, nous ne pouvons pas nous comporter autrement qu’en êtres humains et les accueillir", a de son côté déclaré au Figaro Adrien Quatennens, député La France insoumise du Nord. L’ancien ministre de la Culture Aurélie Filippetti estime aussi que le signal envoyé est négatif et y voit "un mauvais symbole pour l’ouverture de la campagne des Restos du cœur" (Sud-Ouest).

Seulement voilà, la coupe est pleine à ras bord et ça, le Président, convaincu ou pas, l’a pour une fois clairement exprimé. Rendons donc à César ce qui est à César !

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23 novembre 2017 à 18:54

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