« Ah, mais qu’ils sont gentils ! » Attendrissant de stupidité, le sentiment des touristes franchouillards, banane, casquette et bermuda à carreaux, qui vous racontent, ravis, leur voyage en Égypte, après s’être tapés une dizaine de temples, entre l’inévitable village nubien et l’inévitable balade en felouque. Ravis de l’inévitable croisière sur le Nil. Ravis des Arabes en guenilles, la sébile à la main, sans voir une police douteuse mais omniprésente, le doigt sur la gâchette.

« Mais qu’est-ce qu’ils sont gentils ! » Braves touristes finalement bien naïfs, qui s’accommodent fort bien d’une complète réécriture de l’Histoire et que laisse impassibles le massacre régulier des coptes dont ils ignorent tout ! Encore 45 morts il y a quelques jours et des églises incendiées !

En Égypte, les Égyptiens de souche ne sont pas les Arabes mais les coptes, chrétiens. Ce sont eux les descendants de Pharaon. Le savons-nous ? Au motif de la lutte contre l’islamophobie, les six siècles de l’Égypte chrétienne ont été tout simplement escamotés des manuels d’histoire. Rappelons les faits : Mahomet aurait appelé les pays voisins à se convertir à l’islam. Le gouverneur des coptes en Égypte, Muqawqas, aurait reçu une lettre l’y enjoignant. Percevant mal tous les bienfaits de cette belle religion, il ne répond pas. Conséquence : en 639, la campagne militaire de conquête commence. Elle est confiée à Amr ibn Al-As, compagnon de Mahomet. La première action a été le saccage de la bibliothèque d’Alexandrie, au motif que soit ses ouvrages confirmaient le Coran et étaient donc inutiles, soit ils le contredisaient et étaient impies. Dans les deux cas, à brûler de toute urgence !

Aujourd’hui, le nombre de coptes fait controverse : estimé à 10 % par les autorités musulmanes, l’Église copte orthodoxe revendique 17 % de la population. En 2008, ses re­gistres de baptême recensaient 12 mil­lions de baptisés. L’État égyptien minore leur nombre. Treize siècles d’occupation et de dhimma, ce statut réservé aux « Gens du Livre », qui sont censés être tolérés sous réserve qu’ils payent une taxe, qu’ils la bouclent et qu’ils rasent les murs, n’ont jamais été suffisants pour permettre aux Égyptiens d’échapper aux persécutions. Avant ce dernier massacre, il y avait eu celui des 21 coptes perpétré le 15 février 2015. Rien d’exceptionnel, si on considère les cinquante dernières années : 1972, une église copte est incendiée à Khanka ; juin 1984, à El Zawya, 81 coptes sont tués, plus de cent sont blessés ; mars 1990, pogrom anti-copte à Abu Quraqa ; septembre 1991, pogrom contre les chrétiens d'Imbabah ; mai 1992, onze coptes et deux musulmans qui tentaient de s'interposer sont tués ; attaque d’un bus copte, en janvier 2000, 21 chrétiens, dont 4 enfants, sont tués à Al Kosheh ; 2009, des musulmans ouvrent le feu sur des chrétiens à la veille de Pâques ; 2010, à Nag Hammadi, huit chrétiens et un musulman sont tués à la sortie de la cathédrale ; 1er janvier 2011, attentat d'Alexandrie, 21 chrétiens sont tués et près d'une centaine blessés lorsqu'une voiture piégée explose en face d'une église ; 8 mars 2011, treize personnes sont tuées au Caire lors d'une manifestation de coptes qui réagissaient à l'incendie de leur église ; avril 2011, les salafistes incendient deux églises au Caire, faisant 12 morts et 232 blessés ; 10 octobre 2011, la télévision d'État lance aux arabes un appel à "défendre leur pays" (sic !) contre les troubles interreligieux, 24 coptes meurent.

Alors, souvenons-nous que les vrais Égyptiens, ce sont les coptes et réagissons : montrons-leur que nous ne sommes pas dupes de l'occupation arabe en boycottant ce pays et en cessant de financer leurs persécuteurs par nos devises !

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 16:39.

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12 avril 2017 à 10:49

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