Il y a un an, le père Jacques Hamel était égorgé en pleine messe par deux musulmans radicalisés. Le sacrilège a suscité une grande émotion qui, après l’attentat de Nice, a derechef bouleversé la nation qui aspirait à sa torpeur estivale. La tentative de récupération de l’émotion populaire par certains des dirigeants de la République a pu induire quelques nausées. Le précédent pouvoir ayant pour méthode et feuille de route l’inaction, il ne pouvait tenter de gouverner que par l’émotion.

Aujourd’hui, Saint-Étienne-du-Rouvray se livre à une commémoration de ce martyr, un hommage national, avec un casting renouvelé de ces hiérarques. Les visages de circonstance affichent gravité et compassion. Ils inaugurent une stèle installée par la municipalité communiste.

La consultation de la presse locale (Paris Normandie) apprend que cette stèle, "monument pour la paix et la fraternité et à la mémoire du prêtre", est de forme circulaire, en inox, que des profils de personnes y figurent, dont celui du père Jacques Hamel, et qu’il y est inscrit le texte de la déclaration des droits de l’homme de 1948.

Le choix esthétique importe peu, mais celui d’un tel texte n’aurait pas choqué pour une stèle commémorant l’attentat de Nice et ses victimes : il s’agissait d’un crime de guerre commis à dessein lors d’une réjouissance de la fête nationale. Ici, il a un arrière-goût de révisionnisme, cette falsification de l’Histoire pour lui faire dire ce qu’elle ne dit pas.

Le père Jacques Hamel est mort lors de la célébration d’une messe, en raison de la haine de sa foi catholique par des musulmans, les auteurs de cet attentat. Lui ne s’est pas trompé. Ses derniers mots, "Va-t-en, Satan", étaient ceux d’un prêtre tentant d’exorciser ses bourreaux. Il n’est pas mort pour les valeurs d’une République, fût-elle française, et jamais définies. Il n’était pas le prêtre d’une secte droit-de-l’hommiste. Il est mort en martyr, c’est-à-dire en témoin de sa foi.

Il est louable que la municipalité où il a servi et où il est mort lui rende hommage, mais fallait-il outrager la vérité ainsi ? Sans vouloir jeter de napalm sur les braises jamais tout à fait éteintes de la guerre civile qui sévit entre ceux qui croient au Ciel et ceux qui n’y croient pas, puiser dans les Évangiles l’inspiration pour cette stèle aurait été moins choquant, même pour une mairie communiste. En se donnant la peine de les lire (et, d’ailleurs, est-ce une peine ?), on y trouve assez de versets célébrant la paix et la fraternité.

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26 juillet 2017 à 10:53

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