Pendant que tout l’Occident s’effondre et ne s’occupe plus que de ses toutes petites affaires, la Chine (et plus généralement tout l’Est) se lance à la conquête du monde et de sa plus importante réserve de ressources : l’Afrique.

Les Chinois : ils sont simplistes. Ils n’inventent rien, ils ne font que reproduire des processus qui ont marché et fait leurs preuves. Ils savent merveilleusement bien copier et améliorer et ils ne s’embarrassent d’aucune considération morale ou religieuse. Et ils ont une très belle intelligence politique, des moyens financiers considérables et une remarquable persévérance.

En Afrique, c’est hyper simple : on corrompt les leaders politiques qui acceptent un endettement démesuré garanti par des entreprises d’État, on constate l’insolvabilité et on s’empare des actifs.

Voyons cela de plus près.

Dans un récent article publié dans Libre Afrique, Ibrahim Anoba a très clairement expliqué le phénomène au travers de l’exemple de la Zambie. Citons Ibrahim Anoba : "Le jeu est simple : donner discrètement des prêts stupéfiants aux avides dirigeants africains et garder les détails du remboursement à l’abri des regards indiscrets du peuple. Ainsi les débiteurs ne sont pas en mesure de rembourser leurs dettes, la Chine saisit leurs hypothèques qui, comme le monde le voit maintenant, sont constituées d’actifs nationaux."

C’est grâce à ce mécanisme que la Chine va s’emparer de la société nationale d’électricité de la Zambie, ZESCO, puis de l’aéroport de Lusaka, la capitale de la Zambie, après avoir fait main basse sur la société nationale de radio-télévision !

La Chine reproduit ce même schéma dans toute l’Afrique en utilisant à plein la corruption des dirigeants africains estimée, en 2016, par l’Union africaine, à 184 milliards de dollars !

Sont concernés des pays clés tels que le Kenya, le Nigeria, l’Angola, l’Afrique du Sud et même des « pays faibles » comme le Soudan, l’Éthiopie ou le Congo.

Le FMI a mis en garde les pays africains sur le danger des prêts chinois (qualifiés d’opium), mais les dirigeants des pays africains n’en ont cure, en dépit même de la pression des États-Unis qui ont exhorté le FMI à ne pas renflouer les pays débiteurs de la Chine.

Quant la technique de l’endettement n’est pas utilisée, il y a celle de « la guerre commerciale ».

Prenons l’exemple du Maroc. S’il est un pays qui entretient des relations historiques et apaisées avec la France, c’est bien celui-là ! Eh bien, le tramway de Casablanca a été construit par BYD, une gigantesque firme chinoise créée en 1995. BYD, cela signifie « Build Your Dreams » ("Construisez vos rêves"). C’est le leader mondial des batteries : celles qui sont mises dans les téléphones et celles qui sont mises dans les bagnoles. BYD est en train de construire, au Maroc, la plus grande usine de fabrication de batteries pour véhicules électriques. Des véhicules électriques que BYD produit déjà et qui sont commercialisés en Chine. Le dernier Salon de l’auto, c’est « le tout-électrique », mais on fait comment, sans batteries ? Sans ces batteries produites quasiment exclusivement par les Chinois ?

Et puis la conquête économique de l’Afrique par la Chine s’accompagne aussi d’une conquête de peuplement, notamment en vidant les prisons chinoises et envoyant les prisonniers travailler dans des chantiers africains où ils obtiendront la liberté s’ils « ne retournent pas au pays ». Exactement ce qui a été fait par l’Angleterre pour peupler l’Australie.

Quand je vous dis que les Chinois savent copier en mieux les modèles qui marchent !
Et où vont donc aller tous ces pauvres africains chassés par les Chinois ? Ben, en Europe, bien sûr.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 16:18.

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07 octobre 2018 à 11:35

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