Pour des propos visant l’extermination des handicapés et des homosexuels, un médecin exerçant à Cherbourg a été suspendu six mois (dont trois avec sursis) par le Conseil de l’ordre, qui a estimé que ses déclarations étaient "contraires au respect de la vie humaine, de la personne et de sa dignité prôné par le Code de la santé publique".

Au-delà du caractère aberrant de la faible durée de suspension, nous pouvons être surpris que le Conseil de l’ordre se souvienne tout d’un coup de l’existence d’un "respect de la vie humaine". En poussant un peu, ils se rappelleront même qu’il existe un serment d’Hippocrate. Serment lors duquel les futurs médecins jurent de ne "jamais provoquer la mort délibérément"

Et pourtant, en France, des médecins tuent. Je ne vais pas vous parler directement d’avortement, le sujet fait controverse. Plutôt que d’IVG, j’aimerais que l’on parle d’IMG, deux sigles si proches qu’ils sont bien souvent confondus. L’un signifie interruption volontaire de grossesse, l’autre interruption médicale de grossesse.

Après que sont passées les douze semaines pendant lesquelles l’avortement est légal, les équipes médicales peuvent proposer le meurtre (à aucun moment ce fait n'est remis en doute) de l’enfant jusqu’à la veille de sa naissance. Les conditions pour avoir recours à cette pratique sont très larges, une "forte probabilité que l’enfant à naître soit atteint d’une affection d’une particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic" (art. L2213-1 du Code de la santé publique). Une forte probabilité que l’enfant soit trisomique suffit aujourd'hui à justifier son meurtre. Remarquons que, dans le vocabulaire utilisé, il n’est pas fait mention de fœtus mais bien d’enfant.

Notre société s’émeut (à raison) qu’un médecin veuille massacrer des handicapés, mais reste coite concernant le massacre de ces mêmes handicapés quelques jours avant leur naissance. 

Le sujet de l’avortement avant douze semaines de grossesse est encore trop délicat pour être abordé de front : il faut donc procéder par étapes pour pouvoir de nouveau en discuter et faire réfléchir sur la question. La première est de montrer la réalité de l’IMG. Les témoignages de mères abondent, exprimant leur détresse après avoir senti leurs enfants bouger dans leur ventre puis, sous la pression médicale, accepté l’assassinat de celui-ci. 

Ce qui se passe avec les enfants trisomiques est un eugénisme : la tentative de l’amélioration de la race humaine par l’élimination quasi systématique d’une partie de la population à naître (96 %). Le seul moyen de lutter contre ce transhumanisme est l’information, la prise de conscience des parents et leur accompagnement. Le combat à mener doit également se dérouler dans les facultés de médecine ; en finir avec les cours d’idéologues et un droit d’usage de la liberté de conscience pour les étudiants serait un bon début. 

À quoi bon se battre contre les massacres du monde entier si nous sommes incapables d’agir dans notre propre pays ?

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16 juillet 2017 à 23:52

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