On demande une vendeuse musulmane à la 3 !

Ca y est, c'est fait : ce sont dorénavant les employés qui font la loi dans l'entreprise où ils travaillent. Du moins à Northampton, chez nos amis britanniques.

Il était une fois une femme, chez Aldi, une chaîne de supermarchés allemande implantée 8.073 fois dans le monde et générant 60 milliards de chiffre d'affaires, qui décréta "ne pas être à l'aise à l'idée d'encaisser l'argent de la vente d'alcool". La raison ? Facile à deviner : respecter scrupuleusement les interdits de sa religion, à savoir... musulmane.

"Royaume-Uni, une nation dans la nation", titrait Courrier international, en avril 2016. Un récent sondage, poursuivait-il, affirme que l'intégration des musulmans a échoué. Sondage corroboré par un documentaire diffusé sur Channel 4. Une nation véritable "avec sa propre géographie, ses propres valeurs et son propre avenir".

Trevor Phillips, l'ancien président de la Commission de l'Égalité et des Droits de l'homme, en avait même été tout retourné : "Pendant longtemps, je pensais que les musulmans […] abandonneraient petit à petit leurs coutumes ancestrales, qu'ils se fondraient dans le paysage britannique. J'ai eu tort."

En effet ! Un musulman britannique sur trois, selon l'enquête relayée par le Times, aimerait bien avoir plusieurs épouses, 23 % appliqueraient fort volontiers la charia tandis que 52 % verraient bien décréter l'homosexualité illégale.

Mais peu importe ces résultats datant d'hier pour la direction d'Aldi de Northampton : devant la revendication de son employée, elle s'est littéralement couchée, estimant que cette dernière avait parfaitement le droit de refuser d'encaisser de l'alcool. Oh, si elle s'est excusée de la gêne occasionnée, elle s'est empressée de se justifier.

C'est qu'elle le bichonne, son personnel ! Sa devise : faire en sorte et de son mieux pour que chacun de ses salariés "ait le poste qui lui convient le mieux". Et nous qui pensions que c'était aux membres du personnel de s'adapter à leur poste ! Autres temps, autres mœurs...

Aujourd'hui, en Angleterre, la direction d'une grande enseigne a accepté le refus d'une employée musulmane de vendre de l'alcool. Et demain, un autre employé refusera de manipuler les saucisses en barquettes ? Les bonbons et autres yaourts à la gélatine de porc, les cochons en peluche, toute substance non estampillée halal ? De toucher les moyens de paiement tenus par des mains considérées comme impures ? À eux aussi, elle leur donnera raison ?

Et pourquoi pas, si on pousse le bouchon plus loin, revendiquer de ne pas s'occuper des clients juifs et mécréants ? De leur interdire l'entrée dans les lieux, pendant qu'on y est ? Au train où vont les choses, tout est envisageable.

Et si, un jour, chacun y allant de ses croyances et modes de vie personnels, un végétarien déclinait d'encaisser le gigot d'agneau, un vegan la viande, les œufs, le lait, les sandales en cuir, les pulls en laine ? Ou encore un adepte de la théorie du genre qui refuserait d'encaisser la poupée tenue par une petite fille ? Vous imaginez, vous, vivre dans un monde où chacun ferait sa loi ? Entendrons-nous, dans les supermarchés, des appels de la caisse centrale du style "On demande une vendeuse musulmane à la 3" ?

"Quand une communauté met [notre société] face à de nombreux défis, pourquoi diable ne chercherait-on pas à circonscrire l'accroissement de cette communauté ? La seule réponse, c'est la crainte de passer pour un islamophobe." Bien dit, Monsieur Phillips.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 20:02.
Caroline Artus
Caroline Artus
Ancien chef d'entreprise

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