Un officier de gendarmerie s’est sacrifié : voici un homme, un vrai

Qui pourrait dire ce qui se passe dans la tête d’un islamiste au moment de passer à l’acte ? Faut-il qu’il soit fanatisé contre « les croisés », pour reprendre l’expression utilisée par l’État islamique au moment du Bataclan ? Des croisés que sans doute, en sus de détester, il méprise : des croisés mous du genoux - il sont ainsi, en Occident - qui ont déjà apostasié sans qu’on ne leur ait rien demandé. Il suffit de les regarder, pense-t-il sûrement, ils sont lâches, dévirilisés. Quand lui est prêt à se sacrifier. "À mourir en martyr", comme l’a crié, vendredi, le terroriste de Trèbes.

Quelle ultime leçon, tragique mais magnifique, a été donnée à ce petit délinquant radicalisé : un lieutenant-colonel de gendarmerie de 45 ans - Arnaud Beltrame - s’est volontairement substitué à l’otage qu’il tenait contre lui pour se protéger. L’officier de gendarmerie est "gravement blessé", a annoncé le ministre de l’Intérieur.

Voici le vrai sacrifice, le sens des mots retrouvé contre la dialectique dévoyée : être prêt à donner sa vie pour sauver, quand l’islamiste veut bien mourir mais pour tuer.

Voici un homme, un vrai.

"Un acte d’héroïsme comme en sont coutumiers les policiers, les gendarmes qui s’engagent au service de la nation pour protéger nos concitoyens", a commenté Gérard Collomb.

En effet, il est bon de le rappeler. Mais pas seulement dans ce genre de circonstances. C’est trop facile.

Il est bon de de le rappeler au quotidien, parce que c’est évidemment toute une école de vie, un idéal, une discipline, des valeurs de service et de sacrifice profondément intériorisées qu’il faut pour consentir, en un pareil moment, ce geste-là.

Il est bon de le rappeler quand ils sont conspués et que leur honneur est sali : dans l’affaire Théo, dans les manifs d’extrême gauche où « tout le monde, paraît-il, déteste la police », ou dans les articles de Libération accablant les écoles militaires. Tiens, il en est justement un daté de ce vendredi matin.

Il est bon de le rappeler haut et fort, et de leur dire merci.

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

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