Nicolas Tardy-Joubert, conseiller régional d'Île-de-France, réagit au micro de Boulevard Voltaire au sujet des polémiques suscitées par l'attribution de subventions à diverses associations par la région que préside Valérie Pécresse.

La région Île-de-France et sa présidente, Valérie Pécresse, ont validé des subventions pour venir en aide à la maison Marthe et Marie. C’est une structure qui aide les femmes enceintes en difficultés. Ils ont très vite été accusés de subventionner cette association qui s’opposait au droit à l’avortement.
Est-ce la réalité ?

Absolument pas. On peut d’abord se réjouir que la région Ile de France verse des subventions à des associations qui œuvrent pour le bien commun et qui permettent aussi de faire le choix de conserver son enfant.
Cela fait partie des engagements de campagne de la majorité. Je m’étais engagé sur la liste de Valérie Pécresse également pour voir des subventions de ce type, que ce soit pour Marthe et Marie, El Paso ou d’autres.
Cela permet de contrebalancer la culture de mort avec le tout IVG. Il faut bien comprendre que si Bartolone et la gauche dirigeaient la Région, ces subventions n’auraient pas été versées.


La Région a également subventionné assez généreusement les associations LGBT.
Cette ligne de la majorité semble-t-elle cohérente ?

Malheureusement, je dirais que c’est un peu du ‘’en même temps’’. On pouvait effectivement se réjouir des subventions qui étaient versées. Je suis moi-même en charge de venir en aide aux minorités persécutées et aux chrétiens d’Orient. La semaine dernière, deux subventions ont été versées à l’AED, fraternité en Irak, pour venir en aide en Irak l’une pour un orphelinat et l’autre pour des micro crédits permettant de développer l’activité économique. On peut s’en réjouir. C’est vraiment un magnifique engagement pour les chrétiens d’Orient.
Malheureusement, à la dernière assemblée régionale, le groupe Radical, Citoyen, Démocrate, Ecologiste et Centriste, un nom compliqué pour la gauche en somme, a présenté un vœu qui consistait à ce que le Conseil régional d’Ile de France déclare la lutte contre le sexisme et les LGBT phobies comme grande cause régionale 2019.
Or Valérie Pécresse a souhaité que la grande cause régionale 2019 soit le soutien aux femmes à la rue. Il était facile de dire « ça ne peut pas se faire ». Au contraire, un vœu de l’exécutif a été présenté pour que le Conseil régional d’Ile de France relaye la pétition lancée par l’association Elus locaux contre le sida, déclare la lutte contre le sexisme et les LGBT phobies comme grande cause nationale, et la traduise au niveau régional en menant une campagne de prévention dans les transports.
Tout ceci est fort regrettable, parce qu’il faut faire la dissociation entre ce qu’ils appellent les LGBT phobie, et l’homophobie. Nous sommes tous évidemment pour le respect dû à toute personne quelle qu’elle soit, et nous condamnons toute violence à l’égard des homosexuels. D’ailleurs, un voeu avait été voté à l’unanimité par la Région en mai 2018 pour la dépénalisation de l’homosexualité. Il y a encore une quinzaine de pays dans lesquels l’homosexualité est punie de mort. On est évidemment tous contre l’homophobie. Chaque personne est respectable.
Mais soutenir ces revendications inter LGBT sur la LGBT phobies n’est pas acceptable. D’abord, cela encourage le communautarisme. Nous sommes en totale opposition avec le fond et la forme promus par l’inter LGBT. On sait tous que les revendications politiques sont pour la PMA pour toutes qui entraînera, compte tenu de la rupture d’égalité, à la GPA et à la marchandisation du corps humain. Ce n’est pas recevable sur un plan éthique. Ces revendications sont évidemment pour nous, complètement illégitimes. On ne souhaite pas qu’il y ait d’intrusion dans le système éducatif pour porter un message militant.


Marlène Schiappa a reçu les associations et a décrété que la lutte contre les LGBT phobies serait une grande cause de l’État. On a l’impression que la Région Ile de France se cale un peu sur l’agenda du gouvernement…

C’est tout à fait regrettable. Je dois dire aussi que nous n’avons pas vraiment eu au préalable de débat au sein du groupe Les Républicains et Indépendants. On est un peu mis au pied du mur. Je crois que cette gouvernance mécontente beaucoup d’élus. Je crois qu’on fait beaucoup de choses pour les minorités pour respecter toutes les personnes, quelles qu’elles soient. Mais là, se soumettre à une doxa libérale libertaire de gauche n’est pas acceptable.

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26 novembre 2018 à 17:33

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