Monsieur Macron, vous ne nous avez pas convaincus…

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Après cette soirée que d'aucuns appelaient historique, le Président Macron s'est pris une belle claque. Les gilets jaunes, depuis les ronds-points de France ou les plateaux des chaînes télé, se sont pratiquement tous déclarés déçus, à part Jacline Mouraud, celle qui, pourtant, avait lancé le mouvement.

Il a tout d'abord manié le bâton envers ceux qui ont affronté les forces de l'ordre et saccagé Paris et autres grandes villes sans présenter ses excuses pour les centaines de vrais gilets jaunes maltraités par des CRS, gendarmes et policiers épuisés. Puis, sans charisme, sans projet politique autre que celui de « On garde le cap », il a proposé, façon Premier ministre, quelques mesurettes sympathiques qui vont coûter aux portefeuilles des Français une douzaine de milliards. Oubliant de se remettre en question, accusant les décennies précédentes d'avoir épuisé la patience des citoyens.

Treize minutes passées devant un prompteur sans nous donner la vision d'une vraie politique à longue vue. Les milliards se sont alignés devant nous, sans vraiment profiter à tout le monde. Des mesurettes qui font, par exemple, que si votre pension de retraite est de 2.001 euros, vous continuerez à subir la hausse de la CSG.

L'état d'urgence sociale qu'il a déclaré aura, sans doute, très peu d'effet sur les actions futures, et le ton faussement humble de notre Président n'aura pas l'effet escompté : l'acte V est bel et bien parti.

Les ministres restent en place, Édouard Philippe, de sa hauteur, nous enfumera tout autant que les mois précédents, les 313 députés de La République en marche continueront à voter comme un seul homme les lois dictées par un Président toujours aussi jupitérien.

"Le président, non seulement ne nous a pas entendus, mais il ne nous a pas écoutés", dit un gilet jaune qui voit son salaire augmenter de 15 euros par mois...

Un autre gilet jaune dit que le Président les a méprisés par un si piètre résultat. Un autre, et c'est la surprise, cite "la mascarade de la signature du pacte de Marrakech, qui va nous obliger à organiser légalement l'immigration". Comme quoi les gilets jaunes ont bien la tête sur les épaules.

Alors, que se passera-t-il dans nos rues, samedi ou dans les prochaines semaines ? Les forces de l'ordre seront-elle capables de canaliser une colère qui risque d'être plus vive ? Espérons que l’État permettra aux gilets jaunes de s'exprimer sans les obliger à répondre aux provocations et des grenades et des casseurs qui, eux, devraient être interpellés au bas de chez eux, dans nos cités !

Alors, oui, Monsieur Emmanuel Macron, vous qui n'avez pas considéré la gravité de la situation sans prendre le minimum de mesures institutionnelles qui aurait pu calmer le jeu, vous ne nous avez pas convaincus.

Floris de Bonneville
Floris de Bonneville
Journaliste - Ancien directeur des rédactions de l’Agence Gamma

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