Mercy ! Pas pour tout le monde…

Samedi soir, sur France 2, le duo "Madame Monsieur" a gagné le droit de représenter la France à l'Eurovision. Il fallait être naïf ou profane pour ne pas savoir que le résultat était couru d'avance. Comme le disait France Inter, la radio de la bien-pensance qui, exceptionnellement, fit preuve de chauvinisme :

La France se donne, cette année, enfin les moyens de gagner, à condition que tout le monde vote pour Mercy.

Mais, au fait, qui est Mercy ?

C'est un bébé né en mer, dans un bateau de migrants. Mercy signifie "miséricorde" ou "grâce" en anglais, mais peut aussi s’entendre en français comme un merci à ceux qui sont venus en aide à cette Nigériane qui a accouché en pleine Méditerranée.

Emilie Satt, l'égérie du duo qui interprète cette romance, explique :

Nous nous sommes sentis capables d'aller à l'Eurovision avec ce texte car il racontait quelque chose de fort. Une histoire vraie. Cette chanson n'est pas moralisatrice, pas politique, mais met un visage sur ce qu'on appelle les migrants. Je suis tombée sur la photo de Mercy que les journaux venaient de poster et sur son histoire. Nous avons commencé à écrire le texte l'après-midi même et l'avons fini le lendemain.

C'est, comme on le voit, une chanson "engagée", même si le groupe s'en défend. Engagée, mais toujours dans le même sens, politiquement correct et mondialiste. Un texte chrétien ou patriote n'aurait évidemment pas pu être sélectionné. Les très belles chansons de Jean-Pax Méfret sur les chrétiens d'Orient en sont le meilleur exemple.

Mais revenons à "Mercy", dont le refrain est simple, banal même :

Je suis née ce matin/Je m'appelle Mercy/Au milieu de la mer/Entre deux pays, Mercy./C'était un long chemin et maman l'a pris./Elle m'avait dans la peau, huit mois et demi./Je suis née ce matin/je m’appelle Mercy./On m’a tendu la main/Et je suis en vie./Je suis tous ces enfants/que la mer a pris./Je vivrai cent mille ans…

Certes, on ne peut être insensible à l'histoire de ce bébé né en mer. Mais l'histoire des migrants n'est pas simplement une romance fleur bleue. Elle comporte aussi des côtés sombres, plus tragiques, visibles dans de nombreux pays d'Europe. Ainsi, par exemple, ce double meurtre - l'affaire a été jugée la semaine dernière - perpétré, il y a tout juste un an en Suède, près de Stockholm, qui laisse de jeunes enfants orphelins. Voilà un fait divers passé sous silence, dont journaux et télévisions ont omis de parler. Ici, le pathétique l'emporte sur l'homérique, l'affliction sur le bonheur. Alors, naïvement, j'ai écrit ce texte sans prétention en hommage à cette famille :

Suède je pleure sur ton peuple,/je pleure une famille unie,/des gens simples et des enfants chéris !/Aujourd'hui un couteau tenu par des migrants a transpercé leur vie ! Ils étaient jeunes, ils étaient quatre,/ont égorgé la mère puis achevé le mari./Il ne fallait pas que leurs deux copains soient pris/pour un meurtre déjà commis./Désormais les deux cercueils nourrissent la terre de Scandinavie,/les pleurs mouillés des gamins du pays/répondront aux sourires de tueurs qui ne sont pas d'ici.

Fouad Saleh et ses complices Munir et Amir ont été reconnus coupables, le 22 janvier dernier, de l’assassinat de trois personnes, dont le couple cité plus haut. Fouad, durant le procès, n'a pas cessé de faire des gestes obscènes et de ricaner. Pour cette famille, pas de "Mercy"...

J.-P. Fabre Bernadac
J.-P. Fabre Bernadac
Ancien officier de Gendarmerie - Diplômé de criminologie et de criminalistique

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