Force est de constater que la grande majorité des médias, à la botte de l’Élysée comme aux plus belles heures de l’ORTF, ne ratent pas une occasion de salir l’uniforme militaire. Certes, le président de la République a montré le chemin en limogeant un de nos plus grands généraux, le général d’armée Pierre de Villiers, parce qu’il avait osé dire la vérité. Nous ne reviendrons pas sur cet épisode navrant des débuts de l’ère jupitérienne, même s’il y aurait encore matière à dire.

Par exemple, dans l’affaire Nordahl Lelandais, en parlant de l’homme, il est systématiquement ajouté "l’ancien militaire" alors qu’il serait plus approprié d’indiquer « l’ancien éleveur canin », « l’ancien intérimaire » ou encore « le repris de justice ». Pourquoi insister sur cette période de son existence, d’autant que, viré pour "troubles comportementaux", il n’a passé que cinq années sous les drapeaux (de 2002 à 2007) ? Dans quel but ?

Dans un récent reportage diffusé sur France 2, « L’Exécuteur, confession d’un DRH », relatif aux pratiques brutales utilisées par certaines multinationales pour licencier, Didier Bille, dont le témoignage est édifiant, est présenté comme "un ancien militaire belge". La formulation et le ton employés par la journaliste sous-entendent une causalité entre son métier d’hier et les pratiques inhumaines adoptées par celui-ci pour mener à bien sa casse sociale. Pourquoi cristalliser un lien infondé ?

Pourquoi, à la moindre occasion, abîmer l’image d’une frange de la population pour qui esprit d’équipe, entraide, respect de soi et des autres, courage, abnégation et patriotisme conservent un sens profond ?

À l’heure où beaucoup s’inquiètent d'un incivisme grandissant et d’une perte de repères, au point qu’Emmanuel Macron envisage d’instaurer un « service national universel » obligatoire, à l'heure aussi où le terrorisme et les affaires internationales montrent toute l'importance de l'institution militaire, les dérapages abusifs qui ternissent l’image de ceux qui, dans l’exercice de leur métier, tombent sur les champs de bataille devraient être condamnés avec force par l’ensemble de la classe politique.

La phrase de Françoise Giroud préfaçant le magnifique livre L’Aventure et l’Espérance, d’Hélie de Saint Marc, "En l’écoutant, on ne peut s’empêcher de penser que l’époque a été dure, oui dure aux hommes d’honneur", est toujours d’actualité.

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18 mars 2018 à 22:16

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