Martine Aubry : après 18 ans de mandat, elle découvre l’insécurité dans sa ville !

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Alors que le Président pose tout sourire avec deux jeunes repris de justice qui le conchient ouvertement, le maire de Lille, après 18 ans de mandat à la tête de sa ville, s’aperçoit tout soudain qu’il ne tient rien du tout. Que "les quartiers" s’en vont à vau-l’eau, que la République est bannie des tours tenues par les dealers et les braves gens terrorisés par la racaille et les gangs qui y règnent en maîtres. Bref, après bientôt quarante ans passés à biberonner à la politique politicienne, la fille de Jacques Delors feint de découvrir l’eau tiède.

Martine Aubry avance en dézinguant, c’est sa spécialité. Elle a la réputation non usurpée d’être méchante. Pas bonne camarade du tout. Ne reculant devant aucune manœuvre, justifiant au besoin la tricherie dans les urnes comme une « culture » locale… Jamais d’autocritique, pas de retour sur soi ou sur sa politique. Le camp des autres est toujours coupable, y compris quand il s’agit du sien.

Ministre sous le vieux Mitterrand, auteur, avec le libidineux DSK, des lois assassines sur les 35 heures, patronne haïe d’un Parti socialiste ravi par tricherie à Ségolène Royal, elle n’a eu de cesse de fustiger la politique de Hollande, « pas assez à gauche » à son goût.

Depuis 2000, Martine Aubry est maire de Lille. Elle s’est assise dans le fauteuil de son parrain Pierre Mauroy. S’est imposée par de belles réussites et de cuisants échecs, fait connaître aussi par ses compromissions clientélistes, autorisant par exemple l’instauration de créneaux horaires pour les femmes dans les piscines de Lille-Sud.

Bien qu’ayant annoncé haut et fort qu’elle ne briguerait pas un quatrième mandat, Martine Aubry a néanmoins fait sa rentrée politique vendredi dernier en annonçant que, nécessité oblige, elle n’hésiterait pas à faire don de sa personne une nouvelle fois à la métropole du Nord. "J'avais effectivement dit : pas plus de trois mandats, sauf situation exceptionnelle. Nous étions loin de penser que les partis traditionnels allaient vivre une telle déroute", dit-elle. Et puis, Macron est un dangereux libéral, « favorable aux entreprises », péché majeur pour celle qui a largement contribué à couler notre économie. La voilà donc prête à se sacrifier pour sauver la France…

C’est donc avec une logique pour le moins sinueuse que celle qui entend se poser "en rempart contre Emmanuel Macron" lui demande de régler les problèmes d’insécurité dans sa ville. Celle qui, dans un ouvrage absolument hilarant (1) dont je vous conseille la lecture pour agrémenter vos soirées moroses, n’hésitait pas à qualifier les forces de l'ordre de tortionnaires dit aujourd’hui : "Il faut absolument que nous ayons plus de policiers nationaux et aussi de CRS."

"Non pas que je sois une fan absolue des CRS partout, poursuit la dame des 35 heures, mais, dans certains cas – je pense aux quatre tours de Lille-Sud tenues par des dealers –, ce n'est pas pensable que dans une ville il y ait des tours où les assistantes sociales, des médecins, ne puissent plus rentrer, où les amis, les parents des familles qui y habitent ne puissent plus rentrer." Et alors ? Et alors, c’est à l’État, donc aux Français qui n’en peuvent mais, de réparer les dégâts. Eh oui, c’est qu’elle ne sait plus comment faire, cette pauvre Martine : "Là, je dis que ce n’est plus possible, on n’est plus dans une République !"

Même avec des horaires aménagés à la piscine ? Sans blague ! De vrais propos d’extrême droite, dites donc !

C’est Frédéric Péchenard, l’ancien directeur général de la police nationale devenu vice-président de la région Île-de-France en charge de la sécurité, qui lui a répondu sur RTL : "Martine Aubry se réveille bien tard", dit-il, appelant les maires en général, et celui de Lille en particulier, à se doter d’une police municipale « efficace et armée ».

On attend de voir…

(1) Petit Dictionnaire pour lutter contre l'extrême droite, Éditions du Seuil, 1995

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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