“A woman scorned”. En plein Festival de Cannes, on peut dire que ce thème de la femme bafouée est un vrai genre cinématographique. Seulement voilà. On n’est pas au cinéma. On est dans la vraie vie. Ce constat de réalité, beaucoup ici, sur Boulevard Voltaire, qui se font parfois trop de cinéma, devraient le méditer un peu plus. Alors, dès le soir du deuxième tour de l’élection présidentielle, on a vu les canonnières se déchaîner. Partout dans les médias, et même chez ceux qui, ici ou ailleurs, l’encensaient il y a quelques jours. Que n’a-t-on pas dit sur la défaite de Marine Le Pen !

Oui, ici, sur Boulevard Voltaire, J’ACCUSE !

J’accuse tous les rêveurs de la droite éternelle de vider leur hargne sur, peut-être (l’Histoire le dira), LA FEMME la plus courageuse de l’histoire de la République (vous me direz, il n’y a pas eu beaucoup de candidates à la fonction présidentielle depuis la Révolution)… et de vouloir virer Philippot pour reconstruire la droite. Mais arrêtez de nous bassiner, bande de ringards, la droite dont vous rêvez n’existe pas et n’existera jamais. Et Macron, lui, l’a bien compris pour la gauche, et il est président de la République française. Virez Philippot, et Asselineau aura eu raison de dire qu’en 2035, Marine Le Pen sera encore et encore candidate pour la énième fois.

J’accuse tous les soutiens de la dernière heure de venir piétiner un jour celle qu’ils ont adorée la veille et qu’ils avaient déjà piétinée quelques jours avant.

J’accuse Marion Maréchal-Le Pen - et je sais que je ne vais pas me faire des amis -, la midinette des plateaux de télé, la NKM du FN, de s’être empressée de quitter le navire, sachant pertinemment que la presse entière allait s’emparer de la nouvelle pour enfoncer un peu plus Marine Le Pen. Quelle était l’urgence ? Une question familiale ? Ça n’aurait pas pu attendre une semaine ou deux ?

J’accuse, enfin, ce parisianisme mondain qui se goberge sur TV Libertés de ne pas sortir de son petit monde parisien.

Et j’accuse tous les autres, ici même sur Boulevard Voltaire, qui déversent leur haine douteuse. Oui, douteuse, car il y a dans ce que je perçois autour de moi beaucoup d’ignominie misogyne. Lui aurait-on fait subir le même sort si elle avait été un homme ?

Entre les deux tours, seules deux femmes - Marie-France Garaud et Anne-Marie Le Pourhiet - ont eu des mots raisonnables et à sa hauteur. Tous les autres ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.

Oui, je l’admets, son débat avec Macron n’a pas été glorieux. Et alors ? Vous croyez qu’elle ne le savait pas ? Vous croyez qu’elle ne sentait pas, au fond d’elle-même, que de toute façon elle serait battue ?

Soyons honnêtes une seconde. Si Marine Le Pen avait eu la hauteur gaullienne que vous attendiez, croyez-vous vraiment qu’elle l’aurait emporté ?

Mais ouvrez donc les yeux ! Nous avions affaire, là, à une machination sans précédent.

Marine Le Pen en a eu conscience, mais c’est une femme seule. Raison de plus pour la respecter. Aucun homme n’a eu le courage de tenir tête à cette monstrueuse machine politico-médiatico-financière, et Nicolas Dupont-Aignan s’en est bien rendu compte.

Les attaques provenant de son propre camp sont ignobles. Et elles traduisent surtout, de la part de ces stratèges en chambre, une cécité et une inconséquence inquiétantes et sur le présent et sur l'avenir.

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19 mai 2017 à 14:41

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