Une manif anti-police en signe d’avertissement à Macron

Selon la préfecture de police, ils étaient environ 2.000 à participer, ce samedi 17 mars, à la marche des solidarités, dominée, pour l'essentiel, par des slogans anti-police. Organisée par un collectif des familles "victimes des violences policières", des mouvements d'extrême gauche et des groupes anarchistes, cette manifestation, qui anticipait celle du 21 mars, officiellement désignée comme journée contre le racisme, avait pour but de dénoncer "le racisme d’État", "la chasse aux sans-papiers et aux migrants", ainsi que "les violences policières".

Cet amalgame, auquel ces organisations minoritaires mais agissantes nous ont habitués, n'avait a priori rien de bien original. En effet, voir l'ultra-gauche hurler contre le gouvernement et la police n'a rien, en soi, de bien nouveau ; raison pour laquelle, sans doute, l’événement n'a été que fort peu relayé dans les médias.

Pourtant, à y regarder de plus près, cette manifestation était sans doute porteuse de signes annonciateurs, voire de mise en garde à l'intention de l’Élysée et de Matignon.

Tout d'abord, parce qu'elle intervient à la veille de conflits sociaux qui peuvent se révéler majeurs. En effet, le bras de fer qui semble s'installer entre les cheminots et le gouvernement n'est pas sans risque et pourrait, en cas de blocage des négociations, déboucher sur des manifestations de rue et des affrontements qui n'auraient certainement rien à envier à ceux survenus au printemps 2016. Rappelons pour mémoire que, lors des manifestations contre le projet de loi Travail de la tristement célèbre Myriam El Khomri, et sous l’œil à tout le moins complaisant de la CGT, de véritables scènes de guérilla urbaine opposant les forces de l'ordre à l'ultra-gauche avaient fait plus de 350 blessés parmi les policiers.

Par ailleurs, cette manifestation anti-police du 17 mars, qui n'était ni plus ni moins qu'un appel à la haine mais qui n'a visiblement choqué ni le ministère de l'Intérieur ni celui de la Justice, intervient après les victoires indéniables remportées sur le terrain par ces groupuscules d'extrême gauche. C'est, en effet, forts des succès de leurs luttes à Sivens, Bure ou Notre-Dame-des-Landes, et désormais en pleine confiance et totalement déterminés à s'opposer à la politique menée par Emmanuel Macron et Édouard Philippe, que ces partisans d'une violence débridée contre tout ce qui représente l'autorité publique s'apprêtent à faire entendre leur voix.

Ce retour de l'ultra-gauche aux avant-postes de la contestation, ainsi que sa capacité à rassembler plusieurs centaines, voire milliers de personnes, est pour l'essentiel dû à la faiblesse et aux renoncements de la période Hollande. À cet égard, les manifestions de 2016 ont marqué un tournant dans l'incapacité de ceux qui gouvernaient à ce moment-là, et dont faisait partie un certain Macron, à faire respecter les lois de la République. Bien plus : les policiers se virent, à l'époque, signifier l'interdiction d'utiliser certains matériels de défense individuels et collectifs, ce qui eut de graves répercussions sur le nombre de blessés parmi les forces de l'ordre.

Cependant, sachant qu'en toute circonstance il convient de rester positif, il est sans doute une idée sur laquelle un nombre de plus en plus important de Français - toutes sensibilités politiques confondues - est à même de rejoindre le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Il s'agit de celle qui consisterait, ainsi qu'il l'annonçait haut et fort samedi lors de la manifestation parisienne, à mettre "Macron dans un charter". Comme quoi il ne faut jamais désespérer !

Olivier Damien
Olivier Damien
Conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté, Commissaire divisionnaire honoraire

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