La rupture avec « l’ancien monde » promise par M. Macron est en fait cosmétique. Ainsi, son gouvernement a instauré huit nouvelles taxes en huit mois. Il a suivi l’exemple de ses prédécesseurs, mais sans égaler M. Hollande, qui avait inventé vingt-huit impôts sur le même laps de temps. em>"La France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts", disait déjà Georges Clemenceau. Un siècle plus tard, la situation n’a pas changé d’un iota, malgré les mensonges de M. Le Maire. N'a-t-il pas eu le toupet de prétendre, ce dimanche sur BFM TV, que le pouvoir n’inventera aucun nouveau prélèvement alors qu’il vient d’en créer huit ? Mais M. Macron a l’art de pratiquer une politique en total désaccord avec ses déclarations (cf. le dossier de l’immigration).

À la place de l’ISF, le pouvoir a instauré l’IFI, avec un montant alourdi sur l’immobilier du fait de la réduction des déductions permises et de la prise en compte défavorable, pour les contribuables, des emprunts in fine. Il s’agit donc bien d’un nouveau prélèvement. Ensuite, l’État a élaboré en catastrophe deux contributions exceptionnelles sur l’impôt sur les sociétés des très grandes entreprises. Il fallait combler en catastrophe le trou causé par la censure de la taxe sur les dividendes, impôt que M. Hollande savait illégal dès sa conception, mais qu’il avait sans vergogne instauré pour récupérer dix milliards et éviter d’être sanctionné par Bruxelles.

Outre ces impôts qui rapportent beaucoup, le pouvoir a instauré cinq petites contributions. En ce domaine, son imagination est sans bornes. Il a créé, ainsi, une taxe sur le tabac, deux sur l’exploration d’hydrocarbures (en supprimant les nouveaux permis), une sur les gîtes géothermiques (pourtant un mode soi-disant « écologique » de production d’énergie, mais le gouvernement n’est pas à une contradiction près). Une sur les plus-values de ventes des logements HLM, rendant donc moins intéressante cette cession pour les organismes sociaux, ce qui aura pour conséquence une chute du volume des transactions. Or, ces biens sont cédés en priorité à des prix bas à des populations aux revenus modestes et cette mesure est donc antisociale et choquante. Enfin, on taxera le développement des industries papetières. Cela impactera leur expansion en France et induira des transferts d’emploi hors de notre pays. Les fabriques de papier sont polluantes, mais au nom de l’écologie, l’Hexagone doit-il devenir un désert industriel ? En face, n’ont été supprimés que l’ISF et les taxes sur les dividendes. Dans ce dernier cas, le gouvernement n’y a renoncé que contraint et forcé.

La tactique est toujours la même depuis cent ans. On crée des taxes sectorielles qui ne concernent que peu de monde, d’où l'absence de réactions virulentes. Le montant recueilli est faible, mais les petits ruisseaux font les grandes rivières. On peut quand même s’interroger sur l’utilité de ces micro-taxes qui perturbent tous les secteurs de l’économie sans rapporter beaucoup. Ne conviendrait-il pas de les supprimer pour libérer la croissance ?

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22 janvier 2018 à 8:35

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