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Jacques Myard , brillant homme politique qui n'a jamais eu cette langue de bois dont ses pairs n'ont jamais manqué de nous abreuver, vient de sortir un petit livre dans lequel il nous livre ses réflexions sur l'élection d'un marabout, et ses proposition pour l'évincer lorsque le temps viendra. Marabout à l'Élysée, Suivi de prescriptions pour le désenvoûtement, est le 55.464e livre que publient les Éditions L'Harmattan.

Vous avez compris que le marabout n'est autre qu'Emmanuel Macron, car pour Jacques Myard, Macron n'est ni Janus ni Jupiter, c'est un marabout dont il est indispensable de se désenvoûter et, pour ce faire, l'ex-député devenu écrivain propose, à la fin de cet essai politique, quelques prescriptions qu'il espère efficaces.

L'auteur rappelle qu'il a été blackboulé, après cinq réélections, par l'un des fantômes de LREM, comme l'ont été la plupart des députés emportés par la vague Macron. L'hologramme Macron a coûté leur siège à nombre de députés chevronnés jugés indéboulonnables. Dans un premier temps, Jacques Myard examine donc les causes de cette monumentale défaite : la cassure de l'unité des Républicains, la mise à mort de Fillon qu'il n'ose attribuer à un cabinet noir, tout en laissant entendre que c'était "une affaire bien montée". Il précise, toutefois, que seul Bercy peut consulter les déclarations fiscales, qu'il était facile alors de communiquer au "palmipède".

Vient, ensuite, l'analyse de la victoire d'un jeune homme pressé "qui porte en elle-même nombre d'interrogations". Il les énumère date par date, chiffre après chiffre. Et d'évoquer les fées généreuses venant de certains grands groupes du CAC 40 ainsi que les soutiens reconnaissants de certains groupes de médias, comme celui de Patrick Drahi, que l'ex-député accuse d'avoir manqué de curiosité sur le patrimoine d'Emmanuel Macron.

Macron, dont l'ambition peut se résumer à réformer la politique par l'art de la com' pour "tout changer pour que rien ne change". On reconnaît bien là le fin analyste qu'est ce vieux routier de la politique, qui va dans les pages suivantes dénoncer la vague de la Macronmania qui, entre le 7 mai et le 18 juin, déferle sur la France. Enfi, pas tout à fait, puisque les électeurs ne se déplacent pas en masse, ce qui, ajouté à la trahison de quelques élus Républicains, aboutit à une chambre où l'opposition n'a aucune chance d'être entendue. Mais Jacques Myard va nous rappeler que cette victoire insensée sera suivie d'un ressac qui se voit très vite dans les sondages, où Macron chute avec de rares embellies : "Les Français ont succombé aux charmes d'Emmanuel Macron au-delà de toute analyse objective et rationnelle""l’envoûtement a bien eu lieu. […] Jeune, beau gosse, dynamique et allant, il a su faire rêver."

L'auteur rappelle ensuite quelques bons mots du Président à son peuple, et cite le cas des ministres limogés, sans oublier le cas du général de Villiers. À propos du règne désormais incontrôlable des technocrates, Jacques Myard estime que ces gens-là ne connaissent pas la France d'en bas. Il souligne, d'ailleurs, que le Premier ministre n'est qu'un chef de cabinet du Président, dont il est une courroie de transmission de sa volonté, "entouré de ministres taiseux sur ordre".

Emmanuel Macron passera, écrit-il, car il ne répond pas aux demandes politiques des Français, mais il nous appartient de reconstruire, en proposant une alternative crédible, un projet pour une France libre ! La deuxième partie du livre évoque donc, sous le titre de La Reconquête, de nombreuses clés pour sortir du désenvoûtement. Tout un programme qu'il serait trop long de développer. Jacques Myard veut mettre fin au diktat du politiquement correct devenu le carcan de la pensée. Délit d'opinion et blasphème sont devenus les armes pour interdire tout débat. Et d'en dénoncer les zélateurs venus des associations largement subventionnées.

Jacques Myard dénonce le fait que la France ne soit plus une nation mais une zone géographique. Il veut réaffirmer la primauté de la nation, socle de notre destin collectif. Il évoque les besoins d'une école retrouvée, un islam omniprésent, les dérives communautaristes, l'abandon des valeurs familiales, la réorganisation nécessaire et radicale de l'État devenu un "dix-mille-feuille".

Il propose de découper la France en cinquante départements, sans ses grandes régions actuelles, de renforcer les services publics régaliens, de relancer la croissance économique en sortant de l'idéologie qui l'a tuée. Quant à l'Europe, il en a sa propre vision : l'euro va mourir, il faut donc réinventer une monnaie commune. Il faut revenir à une Europe amaigrie, réformer Schengen, limiter l'immigration et renforcer notre défense. En 160 pages, nous voilà rassurés. Jacques Myard n'est peut-être plus député, mais il reste très présent sur la scène politique, et il devrait vite trouver sa place dans ce grand mouvement de droite qui doit forcément voir le jour avant 2022.

Ce petit livre permet une réflexion approfondie à ceux qui auront la charge de nous sortir de la Macronmania.

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25 février 2018 à 2:13

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