Livre : Arnaud Beltrame, gendarme de France, de Christophe Carichon

Beltrame

Oui, Arnaud Beltrame a respecté son serment et son devoir de gendarme.

Christophe Carichon est historien et auteur, notamment, de Une vie offerte, Agnès de Nanteuil. Il dresse dans son dernier ouvrage un portrait détaillé d’Arnaud Beltrame, officier de gendarmerie tombé au service de son pays, le 23 mars dernier, lors d’une prise d’otage à Trèbes.

C’est en écoutant la mère de cet officier que Christophe Carichon a eu l’idée d’écrire cet ouvrage. Dès cet instant, ce sont des mois de recherches et d’entretiens avec les proches d’Arnaud Beltrame qui commencent.

Au-delà de la dimension personnelle, il s’agit, pour l’auteur, « de montrer ce qu’est un officier français, ce qu’est un gendarme, et en quoi l’héroïsme est possible aujourd’hui au quotidien dans le devoir d’État ».

Arnaud Beltrame est le résultat d’une « alchimie française », descendant d’une famille d’immigrés italiens parfaitement intégrés et d’une famille bretonne. Il admire l’histoire militaire glorieuse de sa famille, c’est pourquoi il se destine très tôt à une carrière militaire. Il commence par échouer à Saint-Cyr puis passe par la réserve opérationnelle, et finit major du concours de l’EMIA (École militaire interarmes). Il choisit la gendarmerie, passe une série de stages commandos et parachutistes. Il veut toujours plus, c’est un battant et il a une véritable « vocation militaire ».

Dans l’exercice de sa mission, Arnaud Beltrame demande toujours le maximum à ses hommes, tout en montrant l’exemple. Les différents officiers qui ont travaillé avec lui et qui ont témoigné disent tous la même chose : c’était un officier très exigeant avec ses hommes, mais juste, donc respecté et aimé.

« Son regard était toujours posé sur ces trois couleurs desquelles sans doute il tirait sa foi et sa vocation. »

C’est de l’amour de sa patrie que le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame tirait sa force et son engagement ultime pour la France.

Christophe Carichon aborde aussi une tout autre facette du personnage, sa soif et sa quête de sens, de spiritualité. C’est pour cette raison qu’il entre dans la franc-maçonnerie, par soif de sens, non pas pour le réseau ni pour l’influence. Arnaud Beltrame voulait toujours plus, et la franc-maçonnerie était pour lui un moyen.

Seulement, c’est aussi à cette époque que Beltrame se convertit au catholicisme, à l’abbaye de Timadeuc. « La foi est une nouvelle dimension de sa vocation militaire. » Il se voit comme « un soldat du Christ ».

Enfin, l’auteur raconte minute par minute, seconde par seconde la prise d’otage au Super U de Trèbes, le 23 mars dernier. Arnaud Beltrame est le premier sur place et, selon le règlement d’intervention, c’est lui qui doit prendre la direction des opérations. Beltrame est un militaire, il est en pleine forme physique et aguerri en sport de combat. S’il choisit de prendre la place de l’otage, c’est qu’il pense pouvoir maîtriser le terroriste. Au moment où il crie « Assaut ! Assaut ! », demandant au groupe d’intervention d’attaquer alors que lui se jette sur l’assaillant, il est stoppé net par une balle du terroriste, qui l’égorge par la suite.

Arnaud Beltrame s’éteindra la nuit suivante des suites de ses blessures, auprès de sa femme, pour la France.

Si Arnaud Beltrame est un héros, Christophe Carichon montre dans son ouvrage le parcours atypique de cet officier de gendarmerie qui, chaque jour, est prêt à donner sa vie au service de la population, vocation de la gendarmerie qui « n’est pas seulement là pour verbaliser mais pour protéger ». C’est avant tout une fonction militaire qui appelle au devoir et au sacrifice.

En prenant la décision de remplacer une des otages du Super U de Trèbes le 23 mars dernier, Arnaud Beltrame est entré dans l’Histoire, à la suite de tant de grandes figures de dévouement et de courage, au service de la patrie.

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