Les muscadins au pouvoir

orleans957

"Muscadin" était le surnom donné en 1793 aux royalistes qui affectaient une mise recherchée, et dont le musc était le parfum préféré. Emmanuel Macron, Édouard Philippe, Bruno Le Maire, à l'image de ces jeunes élégants qui, sous la Révolution française, défendaient l'Ancien Régime, sont là pour perpétuer le pouvoir d'une aristocratie énarchique, et réincarnent les muscadins.

Ils souhaitent que tout reste comme avant et, pour arriver à leurs fins, donnent le sentiment que tout va changer. La jeunesse est le principal argument de ce faux chamboulement.

Chirac disait de Michel Noir, dans les années 90, alors que ce dernier cherchait son émancipation en dehors du RPR avec le mouvement "Force unie" : "C'est un moteur de 2CV dans une carrosserie de Mercedes." Ce beau "compliment" s'applique parfaitement à nos deux ex-LR, le Premier ministre et le ministre de l’Économie de Macron, qui compensent leur manque de convictions et leur peu de popularité à l'intérieur des Républicains par un ralliement de circonstance à "En marche !"

"Se battre pour ses idées en prenant des risques n'est jamais honteux. C'est l'inverse qui l'est : changer d'idées pour ne pas prendre de risques", affirme Henri de Castries.

L'élégance eût été d'attendre la fin du match plutôt que de changer de maillot dès la première mi-temps terminée. Est-il certain que Les Républicains perdront la deuxième mi-temps, en l'occurrence les élections législatives ? Macron n'aurait-il pas compris que, pour régner, il faut diviser, et que la soif de revanche des LR, défaits des primaires et guidés par leur seul intérêt personnel, serait la parfaite occasion d'affaiblir une famille politique qui avait finalement bien résisté à la tempête présidentielle ? C'est parce que la possible cohabitation donne des cauchemars à notre nouveau Président, qu'il sait que, dans cette hypothèse, ses pouvoirs institutionnels glissent dans les mains du Premier ministre issu de la nouvelle majorité parlementaire, que son but est de détruire le parti de Baroin.

Pour donner du poids à son ralliement, Édouard Philippe répète à l'envi qu'il est de droite (Macron se frotte les mains). "Je me sens de droite parce que je suis extrêmement attaché à la liberté économique, de penser, d'expression", nous dit-il. Et il ajoute : "On se sent parfois de gauche, on se sent parfois de droite." CQFD. Si le seul mot "liberté" qui, mis à part pour les extrêmes, est autant l'apanage de la droite que de la gauche définit sa pensée dite "de droite", alors il est bien un Normand. P'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non. On ne peut pas réduire un homme de droite à un Homo œconomicus libre. Mais l'essentiel est bien là. Pour les nigauds, c'est un conservateur bon teint.

Pour les musulmans, peu importe, il est avant tout l'homme qui a fait jeter 8.500 mousses au chocolat contenant de la gélatine de porc, préparées pour les 67 cantines scolaires du Havre. La soumission à l'électorat musulman est un point commun non anecdotique avec notre Emmanuel, qui a placé au ministère de l'Intérieur un homme usé, dont le projet de placer la déradicalisation au centre de la lutte contre le terrorisme doit bien faire sourire Daech.

Bref, pour les élections législatives, ne tombez pas dans le piège de Macron, dont les appâts sont les traîtres venus de chez Les Républicains. L'occasion est rêvée de réaliser le rassemblement des droites. Chassez les muscadins du pouvoir et offrez-les, en guise de festin, aux coqs gaulois qui sont l'emblème de notre pays et notre fierté d'être français.

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