L’entreprise de dénigrement systématique se poursuit…

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Lui, au moins, il est énarque. Donc, il sait. Il n'a jamais aucun doute et, même, il a des assurances sur tout. Il a l'audace de la jeunesse, ce qui lui permet d'oser ; il en a la beauté, ce qui l'autorise à prendre des risques que l'âge interdit.

Avec de tels atouts et fort du choix de sa personne par la majorité de ses concitoyens, toutes relatives que furent l'inspiration et l'issue de ce scrutin, nous aurions pu penser que sa priorité aurait été la défense des intérêts du plus grand nombre et la promotion de la France, son pays, ou à tout le moins celui qu'il administre et qu'il est chargé de représenter.

Eh bien, non ! Figurez-vous que l'idée que nous nous étions faite de ce qui aurait dû être était infondée. Elle fut même totalement l'inverse. J'ajoute que, lorsque je dis "nous", je me sens exclu de ce groupe car, comme beaucoup, pas un seul instant je n'ai cru à ses serments de justice.

Taxant à tour de bras, supprimant des pans entiers de la solidarités nationale, rognant tout ce qui est censé aider les plus démunis, il flatte les plus riches et leur octroie des avantages exorbitants. Annonçant une vaste réforme de la fiscalité, il déséquilibre l'ordonnancement des finances des collectivités locales qui devront sans doute inventer de nouvelles contributions. Mais, me direz-vous, cela est un choix politique, celui de son bord, celui de son appartenance au monde de la finance, ce qui, vous l'aurez compris, n'a pas grand-chose à voir avec la dichotomie gauche/droite qui, elle-même, avait connu son hallali dans le mélange des genres que les prédécesseurs avaient mis en place pendant plus de trente ans.

Lui va plus loin. Il n'hésite pas à user de l'insulte à l'égard de ses compatriotes qui, par exemple, seraient des fainéants inertes, des cyniques ou des extrémistes. Mais comme, en qualité d'homme politique, il est soucieux de son image, il n'oublie jamais de rectifier, d'apporter des amendements, toujours en réaction aux répliques que ses propos ont suscitées.

Mais, selon moi, il y a bien plus honteux dans le comportement du premier magistrat de France. Alors qu'il devrait se faire le chantre des qualités et des vertus de son pays lorsqu'il se rend à l'étranger ou s'adresse à des médias étrangers, il pourfend au contraire avec une véhémence douteuse tout ce qui pourrait le desservir et donner une image dépréciée de celui-ci.

Ainsi, avant même son avènement, il s'était rendu à Alger pour condamner sans nuances la mauvaise action colonisatrice de la France dans ce pays qui lui doit, au contraire, une bonne part de sa modernité qu'elle a, depuis cinquante ans, bien altérée. Il récidiva après son élection, à Vienne, à Bucarest ou à Berlin, attaquant avec virulence et mépris le modèle français qu'il promettait de renverser.

Et cela continue aujourd'hui. L'entreprise de dénigrement, qu'il érige en stratégie, se poursuit du côté de Berlin, chez l'impératrice Merkel, en prêtant aux Français, dans une interview donnée à l'hebdomadaire Der Spiegel, le "triste réflexe de la jalousie". Jaloux de quoi, de qui ? Sans doute nous expliquera-t-il plus tard qu'en réalité, nous, Français, manquons simplement d'ambition. À chacun de juger.

Jean-Jacques Fifre
Jean-Jacques Fifre
Retraité - Ancien directeur administratif et financier dans le privé

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