Au lendemain de l’attentat de Strasbourg, le député LREM Bruno Studer s’était lancé dans un solo de "padamalgam". Attention, Mesdames et Messieurs, plan plan rataplan, le tueur était un « Strasbourgeois né à Strasbourg, un Alsacien né en Alsace, un Français né en France ». Un pur produit du terroir, certifié label rouge, du fabriqué « à l’ancienne », crévindiou !

Une semaine plus tard, le petit papa Noël à la barbe rousse, père du Strasbourgeois assassin, se présente à la mairie de la ville pour demander l’acte de décès de son fils en vue du rapatriement du corps en Algérie. C’est bien connu, l’Alsacien né en Alsace a pour coutume de se faire inhumer sous le soleil du Maghreb. En costume folklorique, au son d’un orchestre bavarois, bien entendu, mais loin de sa région natale dont il redoute les hivers rigoureux. Le Strasbourgeois né à Strasbourg a de très longues racines qui lui permettent de rester en contact au-delà du trépas, avec le cœur de sa culture d’origine. Grace à un cercueil relié au Wi-Fi local, le macchabée ne perd pas une miette de son identité d’homme du nord-est de la France…

Pour Roland Ries, maire de Strasbourg, la visite du barbu de Noël fut une aubaine. Un moment de pure magie (malgré l’absence de traîneau). Après s’être déclaré « hostile, sinon réticent » à une inhumation dans sa ville, l’irréductible du « vivre ensemble » a estimé qu’un enterrement en Algérie serait effectivement « la solution la plus simple ». Quelle idée de génie ! Merci papa Noël.

Adieu, joli discours main sur le cœur de l’illuminé LREM. La comédie de l’Alsacien né en Alsace était terminée. La municipalité n’assure pas le service après-vente. « À condition que l’Algérie accepte », s’est soudain inquiété le maire scintillant. La patate chaude pourrait passer de main en main. 3615 Qui-n’en-veut. Le Maroc alsacien ? La Tunisie auvergnate ? L’Afghanistan breton ? Y a-t-il un cimetière dans ces pays éloignés où les fossoyeurs parlent couramment un patois régional français ? Le défunt ne comprend aucune autre langue.

Là est la douleur métaphysique du Bisounours né en Bisounourserie. L’écartèlement entre son baratin et la réalité. La rencontre difficile de la peluche avec le fiché S qui tire sur la foule. Placé là, devant le corps inanimé du meurtrier, il convient tout à coup que sa vraie place est ailleurs. Appelle de ses vœux un retour aux racines originelles. La solution plus simple évoquée par l’élu strasbourgeois serait qu’il renoue avec un semblant de lucidité.

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20 décembre 2018 à 18:30

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