Le Moix est haïssable

Valérie_Damidot_salon_2010

Yann Moix a récemment commis, paraît-il, un crime de lèse-féminité en confessant qu’une fois passé 7 fois 7 (tiens ! les 49 cases du jeu de la grande oie !), une femme cesse de lui sembler attractive.

Aussitôt s’est rassemblé un concile, digne d’Aristophane, de démocrates du beau sexe indignées qu’un mâle se pique à leur sujet d’une quelconque discrimination selon l’âge.

Eh bien, nous voici dans de beaux draps ! Voici engagée une guerre pour l’abolition du goût !

Terrifiante sottise, intolérable tyrannie esthétique/érotique exercée (prétendument exercée) par ces Praxagoras.

Mais m’intéresse ici la réplique à Moix de Valérie Damidot, animatrice (me dit-on) à TF1 : "Wesh, gros, nous les quinquas, on n’a pas non plus envie de ton micro kiki, la bonne année à toi." Cette quinqua préfère au diot savoyard la saucisse de Toulouse, plus longue, plus large. C’est son goût culier, que je ne discute pas.

Mais l’atroce mauvais goût de cette éjaculation laisse soupçonner un micro-ciboulot dont « on n’a pas non plus envie » (pas plus que de son …). Quels sont, à TF1, les critères de recrutement qui ont permis de recourir aux services d’une dame qui si gauchement agonise et argotise ?

Certes, elle n’aime pas Marine Le Pen : dans les médias subventionnés, c’est l’atout maître.

Mais qu'elle n'aime pas qu'on lui fasse savoir qu'à cinquante ans, elle est moins attractive (esthétiquement, sexuellement) qu'à vingt, cela ne semble-t-il pas révéler une inquiétante allergie aux vérités élémentaires ? Et ne doit-on pas s'inquiéter, alors, qu'elle ait pu s'introduire dans une chaîne de télévision nationale généraliste ?

Or, on apprend que, le 18 novembre dernier, cette quinqua dévoilait sur Instagram un cliché de ses vingt ans. Tiens, tiens ! Madame Damidot, chaque année en sus, signifie des charmes (physiques) en moins. Ne reprochez pas sottement à Yann Moix de s’en apercevoir. Mais il vous est loisible d’être aimable avec d’autres mots et d’autres atouts que ceux de votre motte.

Il est peu probable, sur TF1, d’apprendre avec saint Paul que le corps fatalement va vers la ruine, avec Maître Eckhart que l’âme peut rajeunir de jour en jour. "Mais que fait-on d’une âme ?" demandait jadis, très impie et très spirituelle, Julie de Lespinasse. Hélas ! Avec madame Damidot, nous avons changé de siècle et de civilisation. Nous voici, hors Évangile, riches en pécores et pauvres en esprits.

Tristes médias !

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