Le Bureau politique de l’Action française s’est réuni en février dernier pour définir la ligne du plus ancien mouvement politique français pour le premier tour des élections présidentielles. Le résultat de cette réunion, confirmé par un Comité directeur le surlendemain, a été rendu public par communiqué le jeudi 6 avril. Il a également été publié en page 3 du dernier numéro de notre journal, L’Action française 2000.

Immédiatement, une polémique est née sur les réseaux sociaux. L’Action française de Charles Maurras, Léon Daudet et Jacques Bainville appellerait à voter Mélenchon ! Il s’agit, bien sûr, d’une déformation substantielle de la réalité. En effet, le communiqué du Bureau politique n’appelle pas à voter pour UN candidat en particulier mais invite les Français à choisir parmi LES candidats hostiles au maintien de la subordination de la France à l’Union européenne, subordination qui est le premier obstacle à la possibilité, pour notre pays, de mener une politique économique, sociale, migratoire quelle qu’elle soit. Politique, d’abord ! Il faut d’abord reprendre le moyen qu’est la souveraineté pour pouvoir servir la fin, qui est le bien commun. De surcroît, le communiqué établit une hiérarchie entre les quatre candidats souverainistes (Asselineau, Dupont-Aignan, Marine Le Pen, Mélenchon), affirmant la nécessité de soutenir en priorité ceux qui privilégient « clairement la sortie de l’Union européenne et le retour du franc ». Ceci place évidemment M. Mélenchon en dernière position au sein du quarteron souverainiste !

Cette polémique est l’occasion de rappeler que les royalistes, s’ils contestent le régime, ne vivent pas déconnectés des réalités politiques immédiates, qu’ils prennent part au débat public, qu’ils votent, qu’ils ne sont pas hostiles par principe au suffrage universel, même s’ils contestent l’usage qui en est fait dans les institutions républicaines. Ce communiqué n’a, d’ailleurs, surpris aucun observateur sérieux du mouvement maurrassien puisque l’Action française a la même ligne à chaque élection présidentielle depuis le traité de Maastricht en 1992. Elle appelle à choisir parmi les candidats souverainistes au premier tour, puis à voter pour le candidat souverainiste qualifié pour le second tour quand il existe.

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08 avril 2017 à 10:56

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